Mort de Boris Nemtsov : sa compagne ukrainienne autorisée à quitter la Russie
La jeune femme, âgée de 23 ans, témoin du meurtre de son compagnon, se plaignait d'être retenue en Russie.
La compagne de l'opposant russe assassiné Boris Nemtsov peut finalement quitter la Russie, lundi 2 mars. Plus tôt dans la journée, elle avait affirmé qu'on lui interdisait de quitter le pays. Témoin du meurtre à Moscou de son compagnon, Ganna Douritska, une Ukrainienne, s'était plainte d'être retenue contre son gré. Sa mère avait même appelé à l'aide les autorités, craignant pour la sécurité de sa fille.
"Ganna Douritska vient juste de partir pour Kiev. Des diplomates ukrainiens à Moscou ont fourni toute l'assistance nécessaire pour qu'elle puisse rentrer chez elle", a affirmé sur son compte twitter ce porte-parole, Yevhen Perebyinis.
Ganna Douritska, un mannequin âgé de 23 ans se trouvait avec Boris Nemtsov sur un pont situé à deux pas du Kremlin lorsque ce dernier a été assassiné par balle vendredi soir. Ils rentraient au domicile de l'homme politique à la réputation de playboy, après avoir dîné dans un bar sur la place Rouge, lorsque l'attaque a eu lieu. Depuis, presque aucune nouvelle de la jeune femme, en couple depuis deux ans et demi avec l'opposant au régime de Poutine, de 32 ans son aîné. Rien n'avait filtré concernant leur relation jusqu'à lundi, jour où Ganna Douritska est réapparue dans les médias.
"Etat psychologique très difficile"
"Les enquêteurs m'interrogent et ne me disent pas quand je serai libérée ni pourquoi ils me retiennent ici. On m'explique que c'est pour des raisons de sécurité", avait-elle déclaré à la chaîne de télévision d'opposition russe Dojd. Le jeune mannequin, qui affirmait se trouver "dans l'appartement d'un ami à Moscou", a par ailleurs reconnu être "dans un état psychologique très difficile" et "se sentir mal".
Ganna Douritska s'est refusée à évoquer les hypothèses entourant le meurtre : "Je ne pense rien, (...) je ne sais pas qui a fait ça". Elle a ajouté qu'elle ne savait "pas comment l'assassin s'était approché, il était derrière moi".
Sa mère craint "qu'on l'accuse du meurtre"
La jeune femme avait souligné vouloir désormais rentrer chez elle, auprès de sa mère. Mais "on ne m'autorise pas à sortir". Pourtant, "j'ai le droit de quitter la Russie, je ne suis pas un suspect. Je suis témoin et j'ai donné toutes les informations que j'avais, j'ai tout fait pour aider l'enquête", s'était-elle insurgée.
La mère de Ganna, Inna, craignait pour la sécurité de sa fille. "J'ai peur qu'on l'accuse du meurtre simplement car ils ont besoin d'une piste ukrainienne", avait-elle expliqué. Inna Douritska pense que les enquêteurs russes veulent lier l'assassinat de Boris Nemtsov à la crise ukrainienne car l'opposant avait dénoncé quelques heures avant sa mort "l'agression" de Vladimir Poutine en Ukraine, où le conflit dans l'est séparatiste prorusse a fait 6 000 morts en dix mois.
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