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Les droits des travailleurs pas toujours respectés à Sochi

La Russie a été mise sur la sellette par l’ONG Human Rights Watch pour exploitation de travailleurs migrants à Sochi, ville des JO d'hiver de 2014. Démenti de Moscou, alors que Valdimir Poutine a fait l’inspection des sites olympiques, le 6 février 2013.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président russe Vladimir Poutine et le vice-Premier ministre Dmitri Kozak en visite sur les sites olympiques de Sochi, le 6 février 2013. Derrière eux, le tremplin de saut à ski. (Alexsey Druginyn / RIA Novosti)

Selon le rapport incriminant, les travailleurs immigrés employés par la Russie à la préparation des Jeux olympiques d'hiver de février 2014 à Sochi ne perçoivent parfois aucun salaire et ne bénéficient pas de repos, de nourriture ni de logement convenables.
 
Plus de 16.000 travailleurs immigrés provenant d'Arménie, du Kirghizistan, d'Ouzbékistan, de Serbie, du Tadjikistan et d'Ukraine se sont rendus sur les bords de la mer Noire et dans les montagnes du Caucase proches pour chercher du travail.
 
Un Ukrainien parmi les 66 témoins ayant permis la rédaction ce rapport précise : «Les gens travaillent, ne sont pas payés, puis s'en vont. Puis un car arrive et décharge une nouvelle fournée de travailleurs qui répètent le même cycle.»
 
Alerté, le Comité international olympique a dit suivre la situation : «Nous nous sommes toujours engagés à obtenir des réponses claires et précises du comité d'organisation concerné et, à travers celui-ci, des autorités locales. Nous l'avons déjà fait pour des cas liés à Sochi.»


A un an de la cérémonie d'ouverture des JO, le 7 février 2014, les autorités russes, en visite d’inspection sur les sites olympiques, ont réagi. En présence du président Vladimir Poutine, le vice-Premier ministre russe, Dmitri Kozak, a assuré qu’«il n'y avait pas assez de plaintes pour mériter un rapport international». Et aux journalistes qui l'accompagnaient, il a précisé que 96.000 travailleurs et 500 entreprises étaient employés à Sochi.
 
Le même son de cloche est venu de la société publique russe Olimpstroï, qui gère les travaux : des contrôles réguliers de l'application du droit du travail sont effectués et tout travailleur peut s'adresser à elle ou au parquet en cas d'infraction.  Sur plus de 1.300 contrôles effectués sur ces chantiers en 2011-2012, Olimpstroï dit avoir relevé quelques infractions qu’il a transmises aux autorités compétentes. En 2010, six enquêtes la concernant avaient été ouvertes pour corruption.
 
A Sochi, le directeur du service régional de l'immigration, Edouard Bidjakov, a déclaré que certains cas de violations pouvaient avoir eu lieu, mais contrairement à ce qu’affirme Human Rights Watch, ils ne pouvaient pas être considérés comme «systémiques».
 
La Russie a dépensé quelque 36 milliards d’euros en fonds privés et publics pour organiser ces Jeux d'hiver, notamment en améliorant les axes routiers et les infrastructures. Ces chiffres dépassent largement le coût initial de 14 milliards d'euros avancé. D'autant plus que les travaux ont pris du retard. 
 
Sochi accueillera les sportifs en 2014 puis, dans la foulée, un sommet du G8, quand la Russie en assurera la présidence tournante.

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