Les dirigeants de l'Union européenne se divisent sur le bien-fondé d'un sommet avec la Russie
Angela Merkel et Emmanuel Macron souhaitent organiser une rencontre avec Vladimir Poutine, mais les pays baltes, la Pologne, la Suède et les Pays-Bas y sont opposés.
Après la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine, un sommet va-t-il voir le jour entre la Russie et l'Union européenne ? Rien n'est moins sûr, les dirigeants européens étant en désaccord sur le bien-fondé d'une telle réunion. Angela Merkel et Emmanuel Macron souhaitent organiser une rencontre avec Vladimir Poutine pour traiter des sujets d'intérêt majeur pour l'UE, mais le projet a divisé les Etats membres et le consensus n'a pas été trouvé, lors du sommet européen qui se tenait à Bruxelles, vendredi 25 juin.
Les Etats baltes, la Pologne, la Suède et les Pays-Bas sont opposés à la reprise du dialogue, jugeant le dirigeant russe coupable d'actions agressives contre des pays européens. "La Pologne a rejeté cette proposition allemande car nous pensons que cela valoriserait le président Vladimir Poutine au lieu de punir une politique agressive", a commenté vendredi à Bruxelles le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki.
Le Kremlin a regretté dans la foulée le rejet de l'idée franco-allemande. "Nous savons qu'une série de pays se sont opposés à ce dialogue et nous savons qu'il s'agit avant tout des 'jeunes' européens, les Etats baltes, la Pologne (...) et que ce sont ces mêmes pays qui sans fondement parlent de menaces provenant de Russie", a fait savoir le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
L'importance d'être "autour de la table"
Une "Europe souveraine devrait être en mesure de défendre ses intérêts" en parlant avec le président russe, a de nouveau estimé vendredi la chancelière allemande Angela Merkel. "Il faut que l'Europe parle à haut niveau avec la Russie", a aussi déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue américain Antony Blinken à Paris.
"Je me félicite que nous soyons sortis de la logiquement purement réactive avec la Russie", a assuré Emmanuel Macron, estimant que "la réponse [à une agression] qui était systématiquement la sanction (...) était une logique qui était inefficace". "Il nous faut nous poser la question de savoir comment on peut dissuader ces comportements, essayer de les prévenir, comment ensuite on peut y réagir de manière beaucoup plus efficace", a souligné le président français, précisant qu'il était important d'être "autour de la table" des négociations.
Les relations entre l'UE et la Russie n'ont cessé de se détériorer depuis l'annexion de la Crimée et le début du conflit en Ukraine en 2014. Aucun sommet n'a eu lieu depuis cette date.
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