La Syrie: une bonne publicité pour la vente des armes russes
«Les sociétés d’armement russes commencent l’année 2016 avec optimisme : leur portefeuille de contrats dépasse les 50 milliards de dollars, et la campagne militaire en Syrie a fait une excellente publicité aux armements russes», confirme le site Memri, citant des sources russes.
Premier exemple de ce succès commercial revendiqué par Moscou dans le business des armes : une vente de 600 millions de dollars de matériel à destination de l’Algérie, avec en tête de gondole le Sukhoi Su-34 Fullback qui a été largement médiatisé dans le conflit syrien. «Les 500 millions de dollars dépensés par la Russie pour son opération militaire en Syrie pourraient bientôt générer des revenus. Moscou s’attend en effet à signer de nouveaux contrats d’armements d’une valeur de six à sept milliards de dollars», se félicite RussiaToday (RT).
«Ce qui équivaut à l'explosion d'une petite bombe nucléaire»
Il faut dire que les médias russes n’hésitent pas à faire de la publicité pour les armes made in Russia. «Ces derniers mois, l'armée gouvernementale syrienne a reçu beaucoup de nouvelles armes de production russe, entre autres des fusils d'assaut AK-104, des gilets pare-balles, des casques, des véhicules blindés Tigr et UAZ Patriot, des fusils de précision VSS Vintorez, des chars T-90, des canons Msta-B et des camions militaires KAMAZ 63501 et Ural-4320», décrit méticuleusement Sputniknews. «Des experts militaires ont dressé une liste des cinq armes russes qui ont brillé par leur efficacité lors de l'opération antiterroriste en Syrie», se vante Sputnik.
Et de citer les chasseurs-bombardiers polyvalents Su-34 et Su-35, les systèmes de missiles multirôles Kalibr-NK, le bombardier stratégique Tu-160, le blindé BTR-82A1... sans compter le système lance-flammes à roquettes TOS-1A Solntsepek à propos duquel sputniknews écrit : «Une salve de Solntsepek couvre une superficie de 4 hectares, ce qui équivaut à l'explosion d'une petite bombe nucléaire» avant de se féliciter : «Le système lance-flammes lourd Solntsepek s'est montré très efficace lors des opérations organisées par les forces armées syriennes».
«Tant qu’il y aura la guerre quelque part, il y aura de la demande pour des armements»
Dans cet entretien, le directeur se montre, non sans cynisme, optimiste pour ce marché. «Tant qu’il y aura la guerre quelque part, il y aura de la demande pour des armements. Les conflits au Proche-Orient attirent l’attention sur notre production militaire», lance-t-il avec honnèteté. Surtout que la Russie a perdu les marchés libyen (sous embargo) et syrien (qui n'a plus de moyens).
Les principaux acheteurs de matériel russe sont le Vietnam, l’Inde et la Chine. Alors que les Etats-Unis restent le premier pays exportateur d’armes au monde, la Russie n’est pas la seule à progresser sur ce marché. La France a explosé les compteurs en 2015 pour atteindre les 16 milliards de dollars…avec notamment des ventes de Rafale au Proche-Orient. Comme quoi le conflit syrien n’est pas mauvais pour tout le monde.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.