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En Crimée, la saison touristique risque de connaître une baisse de régime

La Crimée a toujours été un lieu de villégiature. Mais aujourd’hui, crise oblige, les hôtels des stations balnéaires voient leurs réservations se tarir. Un accord entre Moscou et Simféropol veut inverser la tendance…
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Ambiance détendue en face du palais de Livadia à Yalta, le 5 mars 2014. ( AFP PHOTO / ALEXANDER NEMENOV)

Parmi les piliers de l’économie de cette région un peu moins grande que la Belgique, le tourisme va probablement être le premier touché par la crise. Et cela même si les dirigeants de Crimée souhaitent favoriser un essor du secteur dans les années à venir, sous l’égide russe.
 
Lieu de destination privilégié par l’élite politique russe au cours du XXe siècle, la presqu’île a accueilli la résidence d’été du tsar Nicolas II, la datcha de Josef Staline et les résidences des secrétaires généraux du Parti communiste, Léonid Brejnev ou Nikita Khrouchtchev. Ce n’est qu’après l’éclatement de l’URSS en 1991 que les dirigeants russes ont migré vers le Caucase, à Sotchi.
 
Jusqu’à ce jour, jusqu’à six millions de vacanciers profitaient chaque année des bains de mer sur les plages de la péninsule, surtout aux alentours de Yalta ou d’Evpatoria, et fréquentaient les stations thermales héritées de l'ère soviétique. 95% d’entre eux venaient d’Ukraine ou de Russie.


Le PIB de la Crimée est estimé à trois milliards d’euros, dont 60% proviennent du secteur des services et notamment du tourisme. 

Même passée sous contrôle russe, la Crimée va devoir attirer de nouveaux vacanciers, comme le précise le site Quartz. Pour ce faire, Moscou lui a offert son soutien pour développer le tourisme. Selon le Courrier de la Russie, un accord-cadre de coopération bilatérale a été signé à l’issue du Forum du Premier printemps, qui s’est tenu le 14 mars 2014 à Simféropol.
 
Parmi les mesures préconisées, des incitations auprès des fonctionnaires russes à prendre leurs vacances en Crimée. Et ce, alors même que la Russie vient d’injecter quelque 50 milliards de dollars pour faire de Sotchi une station balnéaire incontournable.
 
Egalement dans les tuyaux, la simplification des procédures de visas. En effet, la Russie est connue pour ses tracasseries administratives en la matière, alors que la politique ukrainienne était, jusqu’à présent, plus souple. Dans un premier temps, la Crimée pourrait fonctionner selon les règles de visas ukrainiens pour un maximum de deux ans. Un moyen comme un autre d’attirer des touristes européens ou américains que la situation actuelle ne rebute pas.

Des réservations dans le rouge 
Cela dit, malgré les efforts russes, les voyagistes ont enregistré une chute des réservations depuis le début de la crise de Crimée. Un hôtelier local a même déclaré au Financial Times que «personne ne voudra passer des vacances sous le canon d'un fusil».
 
Déjà le 7 mars, avant même la tenue du référendum sur l’adhésion à la Russie, le président de la commission tourisme du Parlement de Crimée, Alekseï Tcherniak, avait déclaré que l’activité touristique de la péninsule bénéficierait d’avantages supplémentaires dans le cas d’une victoire du oui.
 
A quelques mois de la saison d’été cependant, les propriétaires se disent prêts à baisser leurs tarifs de 15 à 50%, a annoncé l’adjointe au ministre russe du Tourisme. Pas sûr que cela suffise à faire venir le chaland.

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