Echange de prisonniers entre la Russie et des pays occidentaux : l'accord "incite Poutine à prendre d'autres otages", affirme l'opposant Ilia Iachine après sa libération
Cet échange était-il une bonne idée ? Plusieurs opposants russes à Vladimir Poutine, libérés dans le cadre d'un accord ayant permis la libération de 26 détenus en Russie et dans cinq pays occidentaux, tempèrent l'enthousiasme ambiant, vendredi 2 août.
L'échange a permis de "sauver seize vies humaines", s'est félicité Vladimir Kara-Mourza, qui "ne pense pas qu'il y ait quelque chose de plus important dans ce monde". Mais dans le même temps, le Russo-britannique, féroce détracteur du Kremlin, a souligné ne pas avoir été consulté avant d'être intégré dans l'accord. "Personne ne nous a demandé notre consentement. Nous avons été sortis de prison, mis dans un car, embarqués dans un avion et envoyés à Ankara."
L'accord "incite Poutine à prendre d'autres otages"
Il a aussi jugé que l'échange représentait "une goutte d'eau dans l'océan (...), parce que tant d'innocents qui n'ont jamais commis un crime de leur vie sont détenus, subissant la torture (...) dans les prisons de Poutine pour le seul crime d'avoir dit la vérité". "J'ai dit dès le premier jour derrière les barreaux que je n'étais pas prêt pour les échanges", lui a fait écho l'autre opposant russe Ilia Iachine, durant la même conférence de presse à Bonn en Allemagne.
Ilia Iachine, qui a estimé que sa place était en Russie, a même jugé dangereuses les concessions acceptées par les Occidentaux pour obtenir ces libérations – notamment la libération de Vadim Krassikov, un agent du FSB condamné pour meurtre en Allemagne. "En échange de la libération d'un meurtrier, une quinzaine d'innocents ont été libérés. C'est un dilemme difficile. Il incite Poutine à prendre d'autres otages", a jugé Ilia Iachine.
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