Reportage "C'est un grand deuil pour nous tous" : à Paris, la communauté russe se recueille après l'attentat de Moscou

Au lendemain de l'attaque terroriste qui a frappé une salle de concert dans la banlieue de Moscou vendredi, les Russes de France pensent avant tout aux victimes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La communauté russe s'est rassemblée dans des lieux emblématiques de la capitale française pour rendre hommage aux victimes de l'attaque terroriste de Moscou, le 22 mars 2024. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Vladimir Poutine dénonce un acte "terroriste barbare", au lendemain de l'attentat qui a frappé la banlieue de Moscou vendredi 22 mars. Le groupe Etat islamique a revendiqué l'attaque et l'incendie d'une salle de concert, aux abords de la capitale russe. Et les renseignements américains estiment cette piste tout à fait crédible. Mais au sein de la communauté russe de France, chacun reste très prudent sur ce qui s'est passé.

L'heure est au recueillement et aux prières dans la cathédrale orthodoxe russe. Nadia, 20 ans, a ses pensées sont tournées vers Moscou : "C'est un grand deuil pour nous tous. Nos cœurs sont avec les gens qui sont morts, qui sont blessés là-bas. Hier soir, dès qu'on a su à la maison, on a fait nos prières,  pour les morts, pour les blessés."

Dans sa tunique noire, Daniel, né en France d'une famille russe, cherche l'apaisement. "J'ai entendu beaucoup de personnes, dont des chrétiens, dire qu'ils n'avaient qu'à pas aller à un concert dans la première semaine de Carême. Je suis en désaccord avec ces personnes, explique-t-il. L'objectif actuellement, ce n'est pas de forcément trouver qui est le coupable en dénonçant que ça pourrait être soit en lien avec l'Ukraine, soit en lien avec les événements récents en Palestine ou en Israël, soit encore en lien avec d'autres pays."

"L'urgence, c'est surtout de porter secours aux blessés. "

Daniel, de parents russes

à franceinfo


Pourtant, le doute est présent, dans tous les esprits. Certains refusent de s'exprimer publiquement mais à demi-mots, ils n'écartent pas l'hypothèse d'une responsabilité ukrainienne.

"Il faut être tous solidaires"

Au conservatoire russe, Yulia tente de nuancer : "L'islamisme est impliqué là-dedans, pour moi, ça ne fait aucun doute. Est-ce qu'il y a d'autres aspects qui s'emmêlent là-dedans ? C'est difficile d'en juger. Ce qu'il faut, c'est éradiquer le terrorisme et être tous solidaires, quelle que soit la différence de nos intérêts, de nos visions, coopérer, plaide Yulia. L'ambassade américaine qui prévenait qu'il y aura un attentat sur un concert à Moscou, est-ce qu'ils ont émis ça comme ça en général ? Ou est ce qu'ils avaient réellement des informations qu'ils n'auraient pas transmises et qui auraient pu permettre de prévenir cet attentat ? Je ne sais pas."

Yulia doute, puis se dit révoltée d'avoir entendu certains envisager que Vladimir Poutine ait lui-même organisé un tel attentat, pour pouvoir ensuite y répliquer. C'est impensable, selon elle. Yulia ne dira rien en revanche, sur une possible faille sécuritaire à Moscou, ni sur la guerre en Ukraine.

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