Ruée vers l’or dans le Dakota du Nord
Bienvenue dans le Bakken, ce gisement gigantesque à la frontière avec le Canada, où les puits de pétrole poussent comme des champignons et deviennent le décor principal de ces terres agricoles. Ici, il se produit plus d’un million de barils par jour.
Eileen y est installée depuis 40 ans. Elle possède un derrick plus grand que les autres qu’elle a du coup baptisé l’arbre de Noël. Elle se souvient que ses parents lui parlaient de ce sous-sol gorgé de pétrole qui ne pouvait pas être exploité. Aujourd’hui, tout a changé. Cette fermière a 10 puits sur ses terres et les compagnies versent plus de 5.000 dollars par mois et par puit.
Un bénéfice pour tous
La manne pétrolière bénéficie à tous ceux, ouvriers, techniciens, qui sont prêts à endurer le rude climat du Dakota du Nord car les conditions de vie sont précaires. Beaucoup viennent avec leurs caravanes ou vivent dans les baraques de leur employeur. Mais le salaire minimum tourne autour de 20 dollars de l’heure. Alors on vient de tous les Etats-Unis et même d’Europe.
Au cœur de cette gigantesque plate-forme pétrolière en pleine campagne, la ville de Williston accueille ces nouveaux résidents. En quelques années sa population a été multipliée par dix. Le maire se flatte d’avoir un millionnaire de plus quotidiennement et cela attire les investisseurs.
A Williston, on vient travailler dans le pétrole en célibataire, pour quelques années maximum. Cette ville étrange compte 70% d’hommes et l’on croise très peu d’enfants. Ici, on se préoccupe assez peu des conséquences environnementales de ce boom économique.
Combattre l’ignorance
Poser les questions qui fâchent. C’est ce qu’a essayé de faire Kris Kitko, une chanteuse folk du Dakota du Nord, activiste militante. Elle s’est engagée au début de l’exploitation de ces gisements il y a quelques années. Mais elle s’est sentie bien seule face à la puissance des compagnies pétrolières et à l’appât du gain.
Aujourd’hui, Kris Kitko vient d’écrire une nouvelle chanson sur ce paysage qu’elle considère comme défiguré et ces déchets qui s’accumulent dans la nature. Cela n’empêchera pas de nouveaux puits de pétrole de pousser, mais c’est la façon qu’elle a choisi de protester.
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