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Royaume-Uni: des féministes musulmanes pour réformer des tribunaux islamiques

Une lettre ouverte signée par 100 musulmanes, opposées à toute forme de discrimination contre les femmes, appelle à réformer les tribunaux islamiques au Royaume-Uni, visés par une enquête parlementaire. En cause : le divorce selon la charia et le statut de la femme.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1min
Le minaret de la mosquée de Finsbury Park à Londres  (Reuters)

La présidente du réseau des femmes musulmanes au Royaume-Uni, Shaista Gohir, se pose comme réformatrice. Dans la lettre rendue publique (lien en anglais) par ses soins, plus d’une centaine de musulmanes défendent l'utilité des tribunaux islamiques mais appelle à l'élimination de «toute discrimination contre les femmes en matière de mariage et de divorce».
 
Environ une trentaine de ces «charia courts», des tribunaux islamiques informels, également connus sous le nom de conseils de la charia, fonctionnent  en Grande-Bretagne, essentiellement pour arbitrer des conflits familiaux comme les divorces ou des différends financiers, sans toutefois posséder de  reconnaissance légale.

 
 «Se contenter de supprimer les conseils de la charia n'est pas la solution. Fermer les conseils de la charia aboutirait à faire passer dans la clandestinité les services de divorces islamiques, ce qui donnerait lieu à encore moins de transparence et à davantage de discriminations», estiment les signataires.
 
Cette lettre appelle le gouvernement à «fournir des solutions alternatives civiles pour que les musulmanes ne dépendent pas seulement des institutions religieuses pour divorcer».


Une commission parlementaire mène actuellement une enquête sur ces tribunaux.  Le gouvernement a en parallèle lancé fin mai 2015 une autre enquête indépendante sur de possibles pratiques discriminatoires envers les femmes dans ces tribunaux islamiques, comme la légitimation des mariages forcés.

 
Réputation sulfureuse. La présence de théologiens ou de responsables religieux dans le groupe chargé de l'enquête a été très critiquée par plus de 200 femmes et associations britanniques et internationales de défense des droits des femmes.

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