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Attentat, exécution, complot… Les théories les plus folles sur la mort de la princesse Diana

A l'occasion du vingtième anniversaire de la disparition de Lady Di, franceinfo revient sur ces rumeurs incroyables qui continuent de courir sur la disparition de la princesse de Galles.

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 7 min
La voiture accidentée dans laquelle se trouvait la princesse Diana, le 31 août 1997, dans le tunnel du pont de l'Alma à Paris. (PIERRE BOUSSEL / AFP)

Le 31 août 1997, à 00h26, la limousine transportant la princesse Diana percute à grande vitesse et de plein fouet le treizième pilier du tunnel du pont de l'Alma, dans le 8e arrondissement de Paris. Le conducteur de la Mercedes, Henri Paul, est tué sur le coup, tout comme Dodi Al-Fayed, le compagnon de Lady Di, assis juste derrière lui. Diana Spencer, elle, s'éteint quelques heures plus tard à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Son garde du corps, Trevor Rees-Jones, grièvement blessé, est le seul survivant.

L'enquête, immédiatement ouverte par la justice française sous les projecteurs du monde entier, conclut, après deux années d'investigation, à un banal et tragique accident de la route. Le chauffeur, qui avait entre 1,7 et 1,9 g/l d'alcool dans le sang, a perdu le contrôle de sa voiture, qui roulait entre 105 et 155 km/h. Une seconde enquête est ouverte par la police britannique de 2004 à 2008, mais les autorités anglaises aboutissent aux mêmes conclusions que leurs homologues français. Sans toutefois parvenir à faire taire certaines folles théories.

A l'occasion du vingtième anniversaire de sa disparition, franceinfo revient sur les incroyables hypothèses qui entourent la mort de la princesse de Galles.

Les théories les plus improbables

Diana aurait été la victime collatérale d'un attentat. L'auteur et réalisateur Francis Gillery développe l'hypothèse d'un guet-apens dans son livre Lady Died et le documentaire Diana et les fantômes de l'Alma. Selon lui, Dodi Al-Fayed (fils du richissime homme d'affaires égyptien Mohamed Al-Fayed) aurait été la victime d'un piège en lien avec un mystérieux contrat qu'il serait venu signer à Paris. Sa mort aurait pour toile de fond les affaires forcément troubles de son père, commente, sceptique, Télérama.

Diana serait toujours vivante. Son accident de voiture n'aurait été qu'une mise en scène destinée à la faire disparaître. Vingt ans plus tard, Lady Di coulerait des jours paisibles avec son compagnon, loin des paparazzi qui la pourchassaient. Arguments des amateurs de théories du complot : son garde du corps a, lui, survécu au crash et le conducteur de la voiture n'était pas son chauffeur habituel.

La Mercedes accidentée dans laquelle se trouvait la princesse Diana, le 31 août 1997, dans le tunnel de l'Alma à Paris. (PIERRE BOUSSEL / AFP)

Diana a été sacrifiée par les reptiliens. Cette théorie pour le moins fantaisiste, mentionnée par Le Monde, est défendue par le très populaire David Icke. Ancien footballeur professionnel et journaliste sportif, le complotiste britannique affirme que le monde est gouverné en secret par des reptiles humanoïdes. La reine Elisabeth II serait évidemment l'un de ces monstres chimériques et Diana Spencer aurait, selon David Icke, été victime d'un sacrifice humain fait à ces créatures toutes-puissantes. 

La thèse la plus tenace

La princesse Diana a été assassinée par les services secrets britanniques sur ordre de la famille royale. Cette théorie a été largement défendue (et financée) par Mohamed Al-Fayed, dès 1998 et pendant une décennie. Le père de Dodi a toujours refusé de croire la version officielle. Pour lui, Diana et son fils ont été assassinés par le MI6, et le commanditaire ne serait autre que le prince Philip, époux de la reine Elisabeth II et père du prince Charles, l'ex-mari de Lady Di. Cette thèse est relayée par Chris Lafaille dans son documentaire Diana, l'enquête jamais publiée. Elle est surtout étayée par les déclarations d'un sulfureux ancien agent du MI6, Richard Tomlinson, qui assure que les services secrets anglais étaient bien impliqués dans l'accident.

Mohamed Al-Fayed affirme que son fils et sa compagne étaient placés sur écoute par le MI6 et que la couronne était informée de leurs moindres faits et gestes. La famille royale "ne pouvait accepter qu'un musulman égyptien devienne le beau-père du futur roi d'Angleterre", veut croire l'homme d'affaires, cité par Le Figaro. D'après lui, Diana était enceinte de Dodi et ce dernier venait d'acheter une bague de fiançailles chez un joaillier parisien. Les deux tourtereaux comptaient officialiser leur union le 1er septembre, assure-t-il, mais sont morts juste avant.

Mohamed Al-Fayed arrive au palais de justice de Londres, le 2 octobre 2007, pour une audience sur l'accident fatal de la princesse Diana et son fils Dodi. (LEON NEAL / AFP)

Le magnat a engagé des enquêteurs, avocats et communicants pour propager les rumeurs les plus rocambolesques. L'homme au volant de la Mercedes, Henri Paul, par ailleurs responsable de la sécurité au Ritz, aurait été un agent à la solde du MI6 et d'importantes sommes d'argent auraient été virées sur ses comptes en banque. Les analyses de sang qui ont révélé l'alcoolisation du conducteur auraient été réalisées sur un autre corps. La dépouille de Diana aurait été embaumée de façon à dissimuler sa grossesse. Les agents secrets britanniques auraient aveuglé le chauffeur de la berline avec un puissant flash, et l'absence de vidéosurveillance sur le trajet de la Mercedes serait la preuve ultime d'un coup monté…

Autant d'assertions battues en brèche par l'opération Paget, l'enquête de Scotland Yard chargée de répondre aux accusations du milliardaire, dans un premier rapport de plus de 800 pages (en anglais) rendu en 2006. La thèse de l'assassinat a pourtant refait surface en 2013, lors du procès d'un tireur d'élite des SAS, les forces spéciales britanniques, dans une affaire de port d'arme prohibé. Selon les beaux-parents d'un autre membre des SAS, le "soldat N", également condamné dans ce procès, celui-ci avait confié à son ex-femme que son unité avait "organisé" la mort de la princesse, rapporte le Daily Telegraph (en anglais). A nouveau contrainte d'enquêter, Scotland Yard a conclu "qu'il n'y avait aucune preuve crédible ou pertinente"

L'énigme la plus persistante

Quel rôle a joué la Fiat Uno blanche qui a percuté le véhicule de la princesse ? Qui la conduisait ? Et qu'est-elle devenue ? Le mystère reste entier. Le soir de l'accident, des traces de peinture blanche sont découvertes sur la carrosserie de la Mercedes accidentée et des morceaux de plastique rouge sont également ramassés dans le tunnel – les débris d'un phare. Sur la chaussée, des traces de freinage intriguent. Les enquêteurs concluent à un accrochage. Après analyse, ils parviennent à déterminer que la peinture et le phare correspondent à une Fiat Uno, construite entre 1983 et 1987. 

Mohamed Al-Fayed prétend que cette voiture a été utilisée par les agents du MI6 pour pousser la Mercedes à l'accident. Il affirme que ses détectives privés ont identifié le conducteur : un photojournaliste français, James "Jean-Paul" Andanson, qui serait en fait un membre des services secrets britanniques. En 2000, Andanson est retrouvé mort dans une BMW incendiée à Nant, dans l'Aveyron. Les enquêteurs concluent à un suicide. Mais pour Al-Fayed, Andanson était un témoin trop gênant qui a été exécuté. Une fois encore, le rapport de l'opération Paget lui donne tort. Andanson avait bien une Fiat Uno blanche, mais elle n'était pas dans le tunnel le 31 août 1997 au soir, et lui non plus. 

Un camion de la police emporte l'épave de la Mercedes dans laquelle se trouvait Lady Di, le 31 août 1997, dans le tunnel de l'Alma à Paris. (PIERRE BOUSSEL / AFP)

Qui donc tenait le volant de cette Fiat Uno blanche ? La réponse s'est perdue dans la procédure d'enquête, raconte Paris Match. Mais un couple détient sans doute la clé de l'énigme : Georges et Sabine Dauzonne. Le 31 août 1997 à 00h32, Georges, qui roule en direction d'une voie express près du tunnel de l'Alma, ralentit pour éviter une Fiat Uno blanche. La petite voiture, identique à celle de sa belle-mère, zigzague. Georges Dauzonne pense d'abord que son conducteur est ivre, mais il le voit ensuite manipuler son rétroviseur intérieur, visiblement soucieux de voir ce qui se trouve derrière lui. Les époux Dauzonne ont le temps d'apercevoir un gros chien à l'arrière de la Fiat, ainsi que le dernier numéro de la plaque d'immatriculation : 78 ou 92.

Sur la foi de ce témoignage, les enquêteurs français lancent une vaste chasse à l'homme et finissent par arrêter Le Van Thanh, un garde de sécurité de 22 ans propriétaire de deux rottweilers et d'une Fiat Uno blanche grossièrement repeinte en rouge

Des enquêteurs britanniques dans le tunnel de l'Alma, à Paris, le 8 octobre 2007. (THOMAS COEX / AFP)

En 2007, lors d'une audience à Londres dans le cadre de l'enquête britannique, les époux Dauzonne désignent à nouveau Le Van Thanh, parmi plusieurs photographies, comme le conducteur de la Fiat Uno. Mais dans le rapport d'enquête de Scotland Yard, le jeune homme n'est jamais nommé. Pourquoi ? Parce que les experts français n'ont trouvé aucune trace de collision sur la Fiat Uno et que les enquêteurs parisiens n'ont jamais pu établir si la voiture blanche avait été repeinte en rouge avant ou bien après l'accident.

Le scénario qui se dessine dédouane le conducteur de la Fiat : la Mercedes de Lady Di a percuté l'arrière de la petite Uno dans le tunnel et le chauffeur a ensuite perdu le contrôle de sa limousine, finissant sa course dans un pilier. La Fiat, elle, a continué sa route. Officiellement, son conducteur n'a jamais été retrouvé et les recherches se sont arrêtées. A 42 ans, Le Van Thanh est aujourd'hui culturiste, raconte Gala, et s'est fait un nom dans des concours régionaux et nationaux.

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