: Vidéo L'ONU paralysée : l'édito de Christian Malard
Quelle "réaction de force" peut bien prôner Laurent Fabius en l'absence d'un consensus onusien après l'usage d'armes chimiques par le gouvernement syrien, le mercredi 21 août ? L'analyse de Christian Malard, l'éditorialiste de politique étrangère de France3.
Quand Laurent Fabius dit : "Pas d'intervention militaire mais une réaction forte", qu'est-ce que ça veut dire ? Laurent Fabius veut réveiller les consciences. Il se veut à la pointe du combat en prônant la nécessité d'une réaction de force, sans l'aval du Conseil de sécurité, comme le fit George W. Bush, en mars 2003, en déclenchant la deuxième guerre du Golfe... Le ministre français des Affaires étrangères exclut toute intervention au sol. Peut être sous-entend-il une intervention aérienne, comme en Libye, contre les troupes de Kadhafi. Mais j'ai le sentiment qu'on fait de la gesticulation (...) il y a beaucoup de verbiages, de contradictions, de tergiversations à l'ONU, avec un conseil de sécurité paralysé par l'intransigeance russe. Et puis, on sait (..) que rien ne pourrait se faire sans les Américains.
Pourquoi n'y a-t-il pas plus de pressions côté américain ? Les Américains, après leurs échecs en Irak et en Afghanistan, ne veulent plus s'impliquer sur le terrain. [D'autant que] les rebelles syriens ne sont pas tous fiables. Nombre d'entre eux sont des extrémistes islamistes, ce qui rend l'aide occidentale difficile et délicate. Enfin, parce que toute intervention militaire occidentale entraînerait l'intervention de la Russie, alliée indéfectible de la Syrie. Sans parler de l'Iran et du Hezbollah...
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