Alep, novembre 2016, dans un lieu tenu secret. La cave d'un immeuble anonyme a été reconvertie en orphelinat. Ici, une vingtaine d'enfants de 2 à 14 ans jouent, mangent, étudient. Sans jamais voir la couleur du ciel, mais à l'abri des bombes − un abri précaire, car l'armée syrienne utilise des bombes perforantes qui transpercent les bâtiments. Un ancien commerçant de la ville, Asmar Halabi, a créé ce refuge. La mère de substitution des enfants s'appelle Doha. Elle travaillait dans une école avant d'être blessée lors d'une attaque − les écoles sont constamment la cible du régime, selon certains habitants. Doha s'inquiète des dommages psychologiques causés par les bombardements sur les enfants. Certains ne supportent plus qu'on les approche.Une école sous terreOmar, 13 ans, vit ici avec ses trois frères et sœurs. "Mes parents ont été tués par une roquette, raconte-t-il. J'étais parti chez mon grand-père recharger les téléphones, car on n'avait pas d'électricité. Mes parents étaient chez les voisins en train de boire du thé. Une roquette est tombée et les a tous tués." Extrait de "Alep, au cœur de la guerre", un reportage de Wandrille Lanos et Marielle Krouk diffusé dans "Envoyé spécial" le 1er décembre 2016.