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Trois questions sur les frappes de la coalition internationale qui ont tué des soldats syriens

Des dizaines de soldats syriens sont morts. En réaction, Moscou a provoqué une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU samedi soir.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un avion de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, le 18 octobre 2014 à Kobané (Turquie). (KAI PFAFFENBACH / REUTERS)

C'est un bombardement meurtrier intervenu au cinquième jour d'une trêve fragile. La coalition internationale qui lutte contre les jihadistes en Syrie a admis, samedi 17 septembre, avoir bombardé ce qu'elle pensait être une position du groupe Etat islamique (EI). Des dizaines de soldats syriens sont morts. Moscou a provoqué une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Franceinfo vous en dit plus.

Que s'est-il passé ?

Selon l'armée syrienne, "des avions de la coalition américaine ont frappé l'une des positions de l'armée syrienne (...) près de l'aéroport de Deir Ezzor", situé dans l'est de la Syrie, vers 17 heures heure locale (soit 16 heures à Paris), samedi.

Actuellement, la quasi-totalité de la province de Deir-Ezzor est contrôlée par l'EI, y compris la capitale provinciale éponyme. A l'exception de l'aéroport militaire et des quartiers attenants qui sont toujours aux mains du régime de Bachar Al-Assad.

Ces frappes de la coalition internationale ont fait au moins 90 morts, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) communiqué dimanche matin. Moscou évoque 62 tués et une centaine de blessés. Selon l'OSDH, une vingtaine de jihadistes de l'EI ont également péri et des dizaines d'autres ont été blessés par des frappes russes dans la même zone.

Comment la coalition s'est-elle justifiée ?

Elle a reconnu qu'elle avait bombardé ce qu'elle pensait être une position de l'EI. Puis elle a mis fin à l'opération, dès que Moscou l'a prévenue qu'il s'agissait peut-être de militaires syriens.

"Les forces de la coalition pensaient qu'elles frappaient une position de combat de l'EI qu'elles suivaient depuis un certain temps avant le bombardement", a expliqué un communiqué du commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom). "La coalition ne ciblerait jamais intentionnellement une unité militaire syrienne", a-t-il ajouté en précisant que la coalition allait se pencher "sur les circonstances de cette frappe".

Quelles ont été les réactions internationales ?

La Russie a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU en urgence. "Nous exigeons de Washington des explications complètes et détaillées, et elles doivent être données devant le Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Damas a exigé de son côté que "le Conseil de sécurité condmane l'agression américaine et force les Etats-Unis à ne pas recommencer et à respecter la souveraineté de la Syrie".

L'ambassadrice américaine a réitéré les regrets de Washington pour la frappe menée contre une position militaire syrienne mais a accusé la Russie de vouloir "monter un coup" en convoquant le Conseil de sécurité. Elle a également fait valoir "que le régime syrien frappait volontairement des cibles civiles avec une régularité effrayante" et que la Russie ne faisait rien pour l'en empêcher.

Cet incident est "un mauvais présage" pour le maintien de l'accord américano-russe en Syrie, a pour sa part déclaré à la presse l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine.

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