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Syrie : les Etats-Unis et la Russie s'accordent sur une trêve et une éventuelle coopération militaire

Si la trêve tient une semaine, les deux armées collaboreront étroitement, notamment sur les frappes aériennes, ce qui serait une première.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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John Kerry et Sergueï Lavrov échangent une poignée de mains, le 9 septembre 2016, à Genève (Suisse). (FABRICE COFFRINI / AFP)

Ils soutiennent des camps adverses mais ont tout de même trouvé un terrain d'entente. Les Russes et les Américains sont convenus, vendredi 9 septembre, d'un plan visant à instaurer une trêve en Syrie, qui pourrait déboucher sur une coopération militaire contre les rebelles jihadistes.

Au terme d'une journée marathon à Genève (Suisse), le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, ont fixé le début de la trêve à lundi matin. Elle coïncidera avec le début de l'Aïd El-Adha, la fête musulmane du sacrifice.

"Les Etats-Unis et la Russie annoncent un plan qui, nous l'espérons, permettra de réduire la violence" et d'ouvrir la voie "à une paix négociée et à une transition politique en Syrie", a déclaré John Kerry. A ses côtés, Sergueï Lavrov a dit avoir "mis au courant le gouvernement syrien de cet accord et il est prêt à le respecter".

Après la trêve, une coopération militaire ?

L'accord prouve que Russes et Américains ont pu trouver un terrain d'entente malgré de profonds différends dans leur approche du conflit. Moscou est un allié du régime du président syrien Bachar Al-Assad, Washington soutient les rebelles modérés.

Les deux puissances cherchent à relancer un plan de paix adopté fin 2015 par la communauté internationale et qui comprend un cessez-le-feu durable, de l'aide humanitaire conséquente et un processus de transition politique entre le régime syrien et l'opposition modérée.

Un autre volet, militaire celui-ci, est également compris dans l'accord russo-américain. Si la trêve dure "une semaine", les forces américaines accepteront de collaborer en Syrie avec l'armée russe, a expliqué John Kerry, une coopération réclamée de longue date par Moscou et sur laquelle les deux pays travaillent depuis des mois.

Pas "100%" de chances de réussite

"Les Etats-Unis acceptent de faire un pas supplémentaire car nous pensons que la Russie et mon collègue ont la capacité de faire pression sur le régime Assad pour mettre fin à ce conflit et venir à la table des négociations", a-t-il dit. Sergueï Lavrov a toutefois reconnu qu'il n'était pas en mesure de garantir "à 100%" la réussite de ce nouveau plan.

En pratique, outre la lutte contre l'organisation Etat islamique, les deux parties sont convenues de renforcer leur action contre toutes les forces jihadistes, notamment le Front Fateh Al-Cham, l'ex-Front Al-Nosra lié à Al-Qaïda. La coopération passera en particulier, si la trêve tient, par un partage d'informations pour des frappes aériennes, ce à quoi Washington s'était jusqu'à présent refusé.

Sergueï Lavrov a annoncé la création d'un "centre conjoint" russo-américain destiné à coordonner ces frappes, "dans lequel des militaires et des représentants des services secrets russes et américains s'occuperont des questions pratiques: distinguer les terroristes de l'opposition modérée".

S'il a salué l'accord, Staffan de Mistura, l'envoyé spécial de l'ONU, a dit "attendre de toutes les parties qu'elles facilitent les efforts des Nations unies visant à livrer de l'aide humanitaire aux populations qui en ont besoin, y compris celles qui vivent dans les zones assiégées".

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