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Syrie : le groupe Etat islamique a décapité l'ancien directeur des Antiquités à Palmyre

Khaled Al-Assaad a dirigé pendant quarante ans le service des Antiquités du célèbre site archéologique syrien, classé au patrimoine mondial de l'Unesco.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le drapeau du groupe Etat islamique sur le site antique de Palmyre, sur une image diffusée par l'EI le 28 mai 2015.  (WELAYAT HOMS / AFP)

Khaled Al-Assaad était "l'un des plus éminents experts du monde antique". Le groupe Etat islamique a décapité celui qui dirigea pendant quarante ans (1963-2003) le service des Antiquités de la célèbre cité de Palmyre (Syrie). L'information a été donnée mercredi 19 août par le chef de ces Antiquités réfugié à Damas, Maamoun Abdelkarim, et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Agé de 82 ans, il a été exécuté par des jihadistes mardi après-midi. "Daech [acronyme du groupe Etat islamique] a exécuté l'un des plus éminents experts du monde antique. Il parlait et lisait le palmyrien et nous nous adressions à lui, quand nous recevions de la police des statues volées pour qu'il détermine si elles étaient vraies ou fausses", a déploré Maamoun Abdelkarim. 

Il était accusé d'être un partisan du régime

Des images montrant son corps accroché à un poteau et la tête coupée sur le sol ont circulé sur des sites jihadistes. Une pancarte attachée au corps identifie la victime comme étant l'ancien directeur, accusé par les jihadistes d'être un partisan du régime pour avoir représenté la Syrie lors de conférences à l'étranger "avec des infidèles" et d'avoir été le directeur des "idoles" à Palmyre.

La version rigoriste de l'islam sunnite prônée par l'EI proscrit formellement la visite de sites archéologiques ou historiques et considère les statues humaines ou animales comme de l'idolâtrie. Il lui est aussi reproché d'avoir été en contact avec les responsables du régime.

Les jihadistes ont pris Palmyre fin mai, aux dépens des forces du régime. Le site, qui était un des plus importants foyers culturels de l'antiquité, au carrefour des civilisations romaines, grecques et perses, abrite des ruines mondialement connues et classées par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. Depuis, la communauté internationale craint que l'EI ne détruise les nombreux trésors archéologiques de cette cité, à l'instar de ce que le groupe extrémiste sunnite a fait en Irak.

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