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Syrie : des bombardements de bastions rebelles et des combats font au moins 106 morts

Les combats se sont intensifiés dans plusieurs villes du pays, faisant craindre l'imminence d'un nouveau massacre. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une capture d'écran d'une vidéo postée sur le site YouTube le 11 juin 2012, montrant la ville de Homs (Syrie).  (YOUTUBE / AFP)

Encore une journée de violences en Syrie, lundi 11 juin. Au moins 106 personnes, dont 77 civils ont péri dans plusieurs bastions rebelles bombardés par l'armée, fidèle au président Bachar Al-Assad, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) ou dans des combats menés à travers le pays. 

L'ONG syrienne a évoqué des violences à Rastane et Qousseir dans la province de Homs (centre), ainsi qu'à Haffé dans la province de Lattaquié (nord-ouest), pilonnée depuis six jours, et dans la province de Hama (centre). Dans la province d'Idleb (nord-ouest), 10 civils ont été tués, dont cinq par la chute d'un obus dans leur champ, et 13 membres des forces de sécurité ont péri dans des attaques à l'explosif contre leurs patrouilles, a ajouté l'OSDH. 

Usage de mortiers, de chars et d'hélicoptères 

Les combats se sont intensifiés ces derniers jours dans plusieurs villes du pays et ont touché Damas, la capitale, alors que l'Armée syrienne libre (ASL), formée principalement de militaires dissidents, fait subir des pertes de plus en plus lourdes aux troupes du régime. 

Des vidéos diffusées sur YouTube par des militants lundi montrent les corps de plusieurs jeunes hommes tués à Chaghoureit (près d'Idleb) et Qastoun (dans les environs de Hama). "Ils ont été tués après qu'un char de l'armée a été touché ce matin à Qastoun", a déclaré à l'AFP le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, ajoutant que les victimes étaient toutes des combattants rebelles. "Le régime a décidé d'une escalade militaire, a-t-il dit. Dans plusieurs zones, les bombardements se sont poursuivis sans discontinuer. Le régime encercle des villages et bombarde sans arrêt à l'aide de chars et d'hélicoptères."

Plus de 14 100 personnes ont péri depuis le début de la révolte déclenchée le 15 mars 2011, selon l'OSDH. 

Washington craint un nouveau massacre

Face à la montée des tensions ces derniers jours, l'émissaire de l'ONU, Kofi Annan, et les Etats-Unis se sont dits inquiets que le régime syrien ne prépare un nouveau massacre après des informations sur l'usage de mortiers, d'hélicoptères et de tanks dans la localité de Haffé. 

"Quel gouvernement peut utiliser volontairement des hélicoptères et tirer depuis ces appareils sur son propre peuple s'il n'est pas désespéré ? Quel gouvernement se repose sur une bande de brigands dans des camions s'il n'est pas désespéré ?", a déclaré à des journalistes la porte-parole du département d'Etat américain, Victoria Nuland.

"Nous tenons à rappeler aux gradés syriens une des leçons apprises en Bosnie : la communauté internationale peut découvrir quelles unités sont responsables de crimes contre l'humanité et vous serez tenus responsables de vos actions", a-t-elle menacé, tout en excluant de nouveau une intervention militaire américaine.

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