Négociations sur la Syrie : le régime exclut de discuter du sort d'Assad à Genève
Alors que l'opposition réclame le départ du président syrien, la diplomatie syrienne s'oppose frontalement à ce que ce sujet soit évoqué au cours des dix jours de pourparlers qui s'ouvrent lundi à Genève.
Le régime syrien a prévenu samedi 12 mars que le sort du président Bachar al-Assad était une "ligne rouge" et a exclu d'aborder cette question avec l'opposition lors des négociations indirectes prévues à partir de lundi à Genève.
L'ONU n'avait pas réussi à faire démarrer les pourparlers début février. Cette fois, ce démarrage est rendu possible par une trêve sans précédent entre armée et rebelles, initiée par Washington et Moscou et globalement respectée depuis son entrée en vigueur le 27 février. Mais alors que la guerre dévastatrice en Syrie entre le 15 mars dans sa sixième année, le sort d'Assad reste l'une des principales pommes de discorde entre le régime et l'opposition qui exige, comme ses alliés étrangers, son départ.
L'opposition veut "le départ d'Assad ou sa mort"
L'opposition a même durci sa position avant l'ouverture des pourparlers en déclarant que pour elle toute transition politique en Syrie devait commencer par le départ du président syrien du pouvoir ou bien par sa mort. "Nous considérons que la période de transition doit débuter avec la chute ou la mort de Bachar al-Assad", a déclaré le négociateur en chef de l'opposition syrienne, le chef rebelle salafiste Mohammed Allouche.
"Nous ne négocierons avec personne qui veut discuter de la présidence. Bachar al-Assad est une ligne rouge et si [les dirigeants de l'opposition] veulent continuer avec cette position, c'est mieux qu'ils ne viennent pas [à Genève], a lancé depuis Damas le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem.
Les élections sont "du seul ressort du peuple syrien" estime Damas
L'issue des discussions reste très incertaine tant le fossé est grand entre le régime, soutenu par la Russie et l'Iran, et l'opposition appuyée par les Occidentaux, en premier lieu les Etats-Unis, ainsi que la Turquie et des pays arabes.
A l'ordre du jour de ces discussions prévues du 14 au 24 mars, "un nouveau gouvernement inclusif, une nouvelle Constitution et de nouvelles élections" législatives et présidentielle qui doivent être organisées dans les 18 mois sous l'égide des Nations unies, selon l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura.
Une position qui a là encore agacé le chef de la diplomatie syrienne, lequel a souligné que l'émissaire de l'ONU n'avait "pas le droit de discuter de l'élection présidentielle". "C'est du seul ressort du peuple syrien", a-t-il dit.
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