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Deux ans de prison ferme pour avoir aidé une adolescente qui voulait rejoindre la Syrie

La veille du départ de la jeune fille de 14 ans, l'accusé avait payé la moitié du prix d'une chambre d'hôtel à Villeurbanne (Rhône) ainsi que le ticket pour la navette vers l'aéroport.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Palais de justice, à Paris, le 12 septembre 2014. (  MAXPPP)

Il avait aidé une adolescente fugueuse qui voulait rejoindre la Syrie. Un homme de 41 ans a été condamné, mardi 10 mars, à trois ans de prison, dont deux ferme, par le tribunal correctionnel, à Paris. Une peine conforme aux réquisitions du parquet.

L'adolescente avait été retrouvée le 25 février 2014 à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry (Rhône), alors qu'elle était en partance pour Istanbul (Turquie). Ses parents avaient signalé sa disparition la veille. Elle avait affirmé qu'elle devait rejoindre un certain "Tony Toxico", qui se trouve être un membre de l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie pour se marier avec lui. La jeune fille, radicalisée, qui allait à la mosquée et portait le voile depuis un an, en opposition avec sa famille, l'avait connu sur Facebook.

Une chambre d'hôtel et un ticket de navette

Le prévenu avait, de son côté, été joint, également sur le réseau social, par "Tony Toxico", qui lui avait demandé de prendre la jeune fille. C'est ainsi qu'il lui avait payé la moitié du prix d'une chambre d'hôtel à Villeurbanne (Rhône) la veille du jour où le départ était prévu, ainsi que le ticket pour la navette vers l'aéroport.

Dans le box des accusés, le prévenu, barbe et cheveux courts, grutier en intérim, avait expliqué à l'audience qu'il avait rendu ce "service" à cet interlocuteur qu'il ne connaissait pas, car il s'agissait d'un "frère en religion". Il a invoqué la "naïveté", la "bêtise", regrettant de ne pas avoir dissuadé la jeune fille. Particulièrement déterminée, elle s'est mariée plus tard avec un jihadiste belge et se trouve aujourd'hui vraisemblablement en Syrie.

Ben Laden ? "Un résistant"

Toutefois, le tribunal n'a pas été convaincu par ses explications, mettant notamment en avant la coloration jihadiste du contenu du compte Facebook de l'accusé. Face au tribunal, il avait décrit Oussama Ben Laden comme un "résistant". Interrogé sur les attentats de Paris début janvier, il avait répondu : "Je suis contre le meurtre de personnes civiles et innocentes", "je ne suis pas Charlie, mais je ne suis pas Coulibaly non plus".

Son avocat a estimé qu'"on a évité l'inflation qu'on craignait dans le climat de psychose générale". Il estime que le tribunal aurait pu prononcer une peine moins lourde, néanmoins "ce procès montre qu'on va dans la bonne direction".

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