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Rencontre Poutine-Hollande : "Première étape" vers une coalition internationale contre Daech

Le président français est arrivé ce jeudi à Moscou où il a rencontré son homologue Vladimir Poutine. Paris et Moscou ont décidé d'intensifier et de coordonner leurs frappes contre Daech en Syrie et en Irak. Mais le président russe russe refuse de se prononcer sur l'avenir de Bachar al-Assad. Vladimir Poutine évoque une "première étape" vers une coalition.
Article rédigé par franceinfo
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  (François Hollande à son arrivée au Kremlin ce jeudi. © Maxppp)

Comme à Washington, l'accueil a été à la hauteur de la gravité du moment. Le manque de chaleur entre François Hollande et Vladimir Poutine, raillé par le président russe lors d'une conférence de presse il y a quelques mois semble un lointain souvenir. Dès le début de leur entretien au Kremlin, les deux dirigeants ont rappelé l'urgence d'agir après les attentats attribués à Daech dont leurs deux pays ont été victimes. "Le terrorisme est notre ennemi. Il a un nom : Daech, l'Etat islamique. Il a un territoire, une armée, des ressources ", a dit le président français, l'air grave.

"Nous sommes prêts à coopérer avec la France "

Il a ensuite répété son objectif numéro un : une large coalition pour frapper Daech en Irak et surtout, en Syrie. Opinant du chef, Vladimir Poutine a jugé nécessaire d'"unir les efforts " contre le terrorisme. "Nous sommes prêts à coopérer avec la France ", a-t-il dit, parlant d'"ennemi commun" sans désigner expressément l'Etat islamique.

Transition politique en Syrie

A la sortie, les deux hommes sont entrés dans le vif du sujet et Vladimir Poutine parle de "discussions constructives ". Pour lui, il s'agit même d'une première étape vers la formation d'une coalition militaire internationale élargie contre Daech. Des propos qui vont dans le sens de la campagne diplomatique menée cette semaine par François Hollande.

Si les deux pays ne sont pas d'accord sur tous les points, dont certains essentiels, ils ont tout de même listé un certain nombre d'actions concrètes à mener. La première est le partage de renseignements et d'informations militaires entre Paris et Moscou. En réalité, sur le terrain, ces échanges ont déjà lieu. Ils se sont intensifiés depuis les attentats de Paris, qui ont rapproché spontanément les deux pays. Les Russes étant directement confrontés aux attaques de Daech avec l'explosion d'un avion au-dessus du Sinaï.

Frappes intensifiés et coordonnées

Sur le terrain, la France et la Russie vont intensifier et coordonner leurs frappes aériennes contre le groupe djihadiste. Les installations pétrolières et les convois de camions pétroliers qui servent de manne financière à Daech seront notamment ciblés.

Ils vont aussi les recentrer en ne bombardant pas "les groupes luttant contre les terroristes ", selon les mots de François Hollande. Les occidentaux reprochent aux Russes de viser les opposants syriens combattant le régime. Ils seront donc épargnés, et même soutenus, s'ils tournent leurs armes contre Daech. Il n'est toutefois pas précisé à ce stade s'ils doivent en même temps cesser toute action contre les troupes de Damas. Parallèlement, la France va accroitre son soutien aux groupes rebelles armés en Syrie. Là encore, l'information est donnée sans plus de précisions.

Divergence sur Bachar al-Assad

En revanche, le désaccord persiste sur l'avenir de Bachar al-Assad. A la conférence de presse, aux côtés du président russe, François Hollande répète qu'il n'a "pas sa place " dans la Syrie de demain. Vladimir Poutine lui répond que c'est au peuple syrien de décider de l'avenir du dirigeant et que le président syrien et son armée sont des "alliés naturels " dans la lutte contre le terrorisme.

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