Le scénario pourrait avoir été écrit au milieu des années 70. Le troisième secrétaire du département politique de l'ambassade américaine à Moscou a étéarrêté par les autorités russes mardi. Elles l'accusent d'être un espion de la CIA.Selon le FSB, les services de sécurités issus de l'ex-KGB, cet Américain a tenté de recruterun agent des services secrets russes et disposait "d'équipements techniquesspéciaux, d'argent et d'objets permettant de modifier son apparence ". Impossible de dire s'il s'agit d'un véritable espion et sic'est le cas, il est d'ailleurs peu probable que les Etats-Unis l'avouent.Des preuves légèresNéanmoins, un expert indépendant russe interrogé par l'AFP, Alexandre Golts, trouve les preuves un peu légères. En effet, des photos ont été diffusées parla télévision russe présentant des équipements techniques spéciaux (un vieuxmodèle de téléphone et un banal plan de Moscou) ; des objets permettant demodifier son apparence (une perruque et des lunettes noires) et une importantesomme d'argent (une enveloppe contenant plusieurs billets de 500 euros).Parailleurs, latélévision publique en langue anglaise RT a publié des extraits d'une lettreprésentée comme adressée à l'espion russe potentiel : "Cher ami (...) Noussommes prêts à vous offrir 100.000 dollars et à discuter de votre expérience etd'une collaboration (...) Nous pouvons offrir jusqu'à un million de dollars paran pour une collaboration à long terme .""J'ai du mal àimaginer des informations qui pourraient être fournies par des agents russespour des sommes pareilles. Pour un million de dollars, on devrait enrôler unresponsable du rang de vice-directeur des renseignements extérieursrusses ", sourit Alexandre Golts.Regain de tensions entre USA et RussieLesconséquences de cette arrestation ont été toutefois immédiates. L'ambassadeuraméricain a été convoqué, l'espion présumé remis à l'ambassade US et déclaré personanon grata et le ministère russe des Affaires étrangères s'est fendu d'uncommuniqué déplorant "des actes provocateurs dans l'esprit de la guerre froide qui necontribuent pas à renforcer la confiance mutuelle ".Les relationsrusso-américaines sont au plus bas depuis le retour au Kremlin en mai 2012 pourun troisième mandat de Vladimir Poutine (qui était un ancien agent du KGB). Depuisles vagues de manifestations en 2011 et 2012, le président russe accuse lesEtats-Unis de financer l'opposition et des ONG qui ont dénoncé des fraudesélectorales.Le précédent scandaled'espionnage russo-américain remonte à 2010, quand dix agents"dormants" russes avaient été arrêtés aux Etats-Unis, puis expulsés versMoscou dans un échange digne de la guerre froide. Washington les avaient remisà Moscou contre quatre Russes, dont trois étaient accusés d'espionnage auprofit des Occidentaux.