Quelques femmes ont pris le volant vendredi en Arabie Saoudite, selon des messages postés sur les réseaux sociaux
Elles défiaient l'interdiction pour les femmes de conduire dans ce royaume conservateur, seul pays au monde où les femmes ne prennent pas le volant.
L'icône de la campagne est Manal al-Charif, informaticienne libérée le 30 mai après avoir été détenue 15 jours pour avoir bravé l'interdiction et posté sur Youtube une vidéo la montrant au volant.
Plusieurs femmes ont indiqué dans des messages publiés sur Facebook avoir défié l'interdiction à Riyad, Jeddah ou La Mecque. Elles répondaient à l'appel lancé par des militantes dans le cadre de la campagne Women2drive, sur les réseaux sociaux.
Aucune arrestation n'a été signalée, ce qui semble indiquer que les autorités ne souhaitent pas s'opposer par la force à ce mouvement. L'une d'entre elles a dit avoir été interpellée par un policier à La Mecque, qui ne l'a pas emmenée au poste de police.
Aucune loi n'interdit aux femmes de conduire, mais les autorités se fondent sur un édit religieux (fatwa), promulgué dans le royaume dont les lois s'inspirent d'une version rigoriste de l'islam et invoquent l'opposition des puissants religieux et des milieux conservateurs pour maintenir l'interdiction.
Les femmes doivent engager un chauffeur ou, si elles n'en ont pas les moyens, dépendre du bon vouloir des membres masculins de leur famille.
La campagneWomen2drive, lancée depuis deux mois sur les réseaux sociaux, doit se poursuivre "jusqu'à la publication d'un décret royal autorisant les femmes à conduire", selon la page Facebook des organisateurs.
Les femmes, notamment celles disposant d'un permis étranger, sont appelées à agir individuellement, contrairement à un défilé de femmes au volant de voitures en 1990 dont les participantes avaient été interpellées.
Amnesty International a appelé les autorités à "cesser de traiter les femmes comme des citoyens de seconde zone et ouvrir les routes du royaume aux femmes conductrices". "Ne pas permettre aux femmes de prendre le volant est une immense entrave à leur liberté de mouvement et limite leur capacité à mener leurs activités quotidiennes, comme aller au supermarché ou conduire leurs enfants à l'école", a ajouté l'organisation de défense des droits de l'Homme.
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