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Québec : explosion d'un train de pétrole dans un centre-ville, un bilan très lourd redouté

EN IMAGES | Le déraillement et l'explosion d'un train "fou", sans conducteur, transportant des citernes de pétrole brut a détruit des dizaines de bâtiments samedi à Lac-Mégantic, au Québec. Dimanche, un nouveau bilan a fait état de cinq morts. Il pourrait être beaucoup plus lourd. Selon la presse locale, il y aurait 40 à 80 disparus.
Article rédigé par Estelle Cognacq
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Reuters)

Un train comportant 73 wagons et cinq locomotives, de la compagnie américaine The Montreal Maine & Atlantic (MMA), s'est détaché samedi pour une raison encore inexpliquée alors qu'il avait été mis à l'arrêt et que son conducteur n'était pas à bord. Emporté par sa vitesse, il a déraillé et quatre wagons-citernes chargés de pétrole brut ont explosé dans une gigantesque boule de feu en plein coeur de la petite ville de Lac-Mégantic, au Québec, située à 250 km à l'est de Montréal.

Le centre-ville était très fréquenté au moment de l'accident, vers 01h00 (05h00 GMT), notamment un bar très apprécié par les jeunes.

Selon un nouveau bilan fait état, dimanche, de cinq morts. Au moins 2.000 personnes ont été évacués. Le porte-parole de la police, Guy Lapointe, a prévenu que le bilan allait s'alourdir. Il n'a pas voulu se prononcer sur les chiffres de 40 à 80 disparus avancés par la presse. "Nous pensons que le nombre de personnes signalées disparues  sera plus élevé que le bilan final ", a-t-il dit, expliquant que certains personnes ont été mentionnées à plusieurs reprises, et que d'autres ne se trouvaient en réalité pas en ville au moment de l'accident.

Au moins 80 personnes sont portées disparues, a de son côté raconté un pompier, revenant du brasier, à l'AFP. "Il y avait au moins 50 personnes au bar " de Lac-Mégantic. "Il ne reste plus rien ", a déclaré ce pompier, qui a requis l'anonymat. Une vague de pétrole en feu a soufflé le bâtiment, a-t-il ajouté.

De gros dégâts matériels

Des dizaines de bâtiments ont été détruits, certains totalement rasés, soit par les explosions, soit par les incendies qui ont suivi. Le pétrole en feu s'est répandu dans les égouts et a propagé l'incendie dans plusieurs rues, a précisé le président de la compagnie ferroviaire Montréal, Maine & Atlantique (MMA), Edward Burkhardt.

Des témoins ont parlé de six grosses explosions. Plus de 21 heures après la première, un wagon-citerne brûle encore et les pompiers, dont certains venus des Etats-Unis voisins, aspergent encore d'eau froide ceux qui n'ont pas explosé. Les 73 wagons transportaient 100 tonnes de pétrole chacun. L'accident a créé un spectaculaire champignon de feu.

Le train s'est déplacé pour une raison encore inexpliquée

Pour le moment, rien ne permet d'expliquer comment le train s'est mis en marche. Un porte-parole de la compagnie MMA, Christophe Journet, a expliqué, à l'AFP, qu'avant
la catastrophe, le convoi avait été immobilisé dans le village voisin de
Nantes pour effectuer un changement d'équipe et que, pour une raison inconnue,
il s'était "mis à avancer, à bouger dans la pente le conduisant
jusqu'à Lac-Mégantic
".  

Un ingénieur l'avait garé à l'extérieur de la ville plusieurs heures avant le drame. "Il assure avoir enclenché les freins des cinq locomotives.  Il affirme aussi avoir enclenché les freins de suffisamment de  wagons du train ", a de son côté expliqué à Reuters Edward Burkhardt. Le vice-président de MMA, Joseph R. McGonigle, a estimé que le chef de train avait "respecté les  règles ".

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