Quand Bachar al-Assad bombarde d'une main et promet la démocratie de l'autre
Jamais le double langage de Damas n'aura été aussi patent ! Alors que ses hommes pilonnent Hama depuis hier, ont coupé lignes de téléphone et connections internet, alors qu'ils n'en finissent plus non plus d'assiéger Homs au vu et au su du monde entier, le régime maintient sa version : ce serait, dit-il, des "bandes terroristes armées " les responsables de ces violences. L'agence officielle Sana corrobore ces dires. Elle raconte ce matin qu'"un groupe terroriste a fait exploser l'oléoduc à Homs qui approvisionne Damas et la région sud en mazout ". Pour les militants anti-al-Assad pourtant, ça ne fait pas un pli : ce sont des avions militaires qui auraient saboté l'oléoduc.
Vers la fin du monopole du parti Baas ?
Des violences que le président Bachar al-Assad fait mine de nier, quand il propose, sans sciller, d'organiser un référendum le 26 février sur la future constitution syrienne. Un texte que Damas promet "basé sur le principe du pluralisme politique et, dit-il, le pouvoir sera exercé démocratiquement à travers des élections ". Il serait question notamment de limiter le mandat présidentiel à deux septennats, selon le quotidien el-Watan. Mais on ignore si la règle s'appliquera dès la fin du deuxième mandat de Bachar al-Assad en 2014. Selon l'agence Sana en outre, ce sont "les partis politiques autorisés [qui] contribueront à la vie politique". La clause sur la primauté du parti Baas disparaîtrait. Le parti de Bachar et d'Hafez al-Assad avant lui avait le monopole en Syrie depuis près de 50 ans.
Plus de 6.000 victimes depuis la mi-mars 2011
Mais ces déclarations d'intention, à double lecture, sur fond de bombardements, ne dupent personne. Ce matin, sur France Info, Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères, a répété l'urgence d'organiser "des corridors humanitaires " pour venir en aide aux civils. Hier, les violences en ont encore tué 18. D'après l'ONU, plus de 6.000 personnes seraient mortes dans le pays depuis le début de la crise il y a près d'un an.
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