Yemen : Pour les opposants "le régime est tombé"
"Aujourd'hui, un nouveau Yémen est né". Devant l'Université de Sanaa, des dizaines de jeunes opposants au président Saleh manifestent ce matin leur joie. Pour eux, "c'est fini, le régime est tombé". Le flou demeure cependant sur son maintien au pouvoir.
La constitution yéménite précise que le vice-président Abdel Rabbo Mansour Hadi doit diriger le pays en l'absence du chef de l'État. Il s'est d'ores et déjà entretenu avec l'ambassadeur des Etats-Unis au Yémen pour l'informer de la situation dans le pays. Selon la chaîne de télévision Al Arabia, le président par intérim va également rencontrer des membres de l'armée et les fils d'Ali Abdallah Saleh.
Les violences ont repris dans Sanaa. L'explosion d'une grenade lancée contre un des bastions de l'opposition a provoqué la mort de deux personnes. Des tirs nourris ont retenti aujourd'hui, dans le quartier de Hassaba, théâtre des violences entre loyalistes et opposants.
Nouvelles violences également à Taëz, au sud-ouest du pays. Quatre membres de la Garde républicaine, force d'élite de l'armée yéménite, et un autre homme armé ont été tués dans des affrontements. Ce matin, des centaines de manifestants s'étaient rassemblés au cri de : "liberté, liberté, Ali s'est enfui".
Incertitudes
Le président Saleh est arrivé hier soir à Ryad. Un responsable saoudien a affirmé qu'il venait se faire soigner avant de retourner au Yémen. Plus tôt dans la journée, six autres responsables du régime avaient été évacués vers l'Arabie saoudite pour y recevoir des soins.
Les incertitudes sur la santé du président Saleh restent nombreuses. Selon un proche du président yéménite, il aurait été atteint de "brûlures et d'égratignures au visage et à la poitrine", lorsque des opposants ont tiré une roquette sur le palais présidentiel. Son état n'inspirerait cependant pas d'inquiétude. Vendredi soir, il s'était adressé aux Yéménites via un message audio qui se voulait rassurant.
Ali Abdallah Saleh est arrivé au pouvoir en 1978. Depuis janvier, il est confronté à une contestation sans précédent. Au départ pacifique, le conflit s’est envenimé depuis une dizaine de jours. Les combats entre forces gouvernementales et opposants ont fait près de 200 morts.
Par ailleurs, neuf soldats yéménites ont été tués hier soir dans le sud du pays. Selon des sources militaires, ils ont été pris dans deux embuscades. Elles auraient été tendues par des hommes présentés par les autorités comme des membres d'Al-Qaïda.
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