Une diplomate française persona non grata en Israël
Attachée de coopération humanitaire et sociale au consulat de Jérusalem, elle a été impliquée dans une altercation avec des militaires en Cisjordanie, lors d'une opération humanitaire. Elle doit abandonner son poste à Jérusalem.
La mission d'une diplomate française en poste à Jérusalem, impliquée dans un incident avec des militaires israéliens en Cisjordanie, va être écourtée à la suite d'un accord entre les deux gouvernements. La diplomate en question, Marion Fesneau-Castaing, est attachée de coopération humanitaire et sociale au consulat de Jérusalem. Elle "va rentrer chez elle", a affirmé un responsable du ministère israélien des Affaires étrangères, sans préciser la date de son départ, ajoutant que les deux parties étaient convenues de régler l'affaire dans la discrétion. "Cela n'affecte en rien les très bonnes relations entre nous et les Français", a-t-il assuré.
Marion Fesneau-Castaing faisait partie d'un groupe de diplomates européens qui accompagnaient, le 20 septembre dernier, un convoi acheminant des tentes. Ils devaient venir en aide à des bédouins palestiniens, dont le village de Makhoul, dans la vallée du Jourdain, a été démoli par l'armée israélienne. Les militaires israéliens ont bloqué de force le convoi et confisqué les tentes. La diplomate française, tirée du camion, s'était retrouvée au sol. Sur des images de l'incident diffusées par la suite sur internet, on la voit frapper de la main un garde-frontière israélien casqué.
Pas de commentaires du Quai d'Orsay
L'ONU et l'Union européenne ont protesté après cette confiscation des tentes, tandis que le ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié les diplomates impliqués de "provocateurs". L'armée israélienne a rasé, le 16 septembre, toutes les structures installées à Makhoul et a empêché les organisations humanitaires d'acheminer des tentes aux habitants, en vertu d'une décision de la Cour suprême israélienne rejetant un recours des résidents.
Mais le 24 septembre, la Haute cour de justice israélienne a provisoirement interdit à l'armée de déplacer les habitants et de poursuivre ses démolitions, lui donnant jusqu'au 8 octobre pour démontrer qu'elles étaient "exigées par des nécessités militaires imminentes".
Le consulat de France à Jérusalem s'est refusé à tout commentaire sur le départ de la diplomate. A Paris, le ministère français des Affaires étrangères n'a ni confirmé ni infirmé l'information, se bornant à dire que la France avait cherché avec les autorités israéliennes une solution préservant "la relation bilatérale et la situation personnelle de l'agent". Le président français François Hollande a annoncé, le 12 septembre, qu'il se rendrait, pour la première fois depuis son élection en mai 2012, en Israël et dans les Territoires palestiniens les 18 et 19 novembre 2013.
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