Trois mois après, les désillusions du printemps arabe
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Risque d'enlisement en Libye : la ville de Misrata, troisième du pays, est au cœur des affrontements entre les forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Khadafi et les insurgés, qui secouent le pays depuis sept semaines. Cette ville de 500 000 habitants est sans cesse bombardée par les forces loyalistes, causant des centaines de morts et des milliers de déplacés selon les rebelles. Les affrontements se rapprochent petit à petit de Benghazi, bastion des insurgés. Les raids aériens de l’Otan font craindre un enlisement de la situation, d’autant qu’au moins quatre rebelles libyens ont été tués par erreur.
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répression en Syrie : les manifestations contre le régime de Bachar El Assad, entamées le 15 mars, se poursuivent. Les opposants réclament la levée de l’état d’urgence en vigueur depuis 1963, des élections libres, la possibilité de former de nouveaux partis politiques, ainsi que la séparation du judiciaire et de l’exécutif. En réponse, le pouvoir a limogé son gouvernement et deux gouverneurs régionaux. 250 000 Kurdes ont également obtenu la nationalité syrienne. Malgré tout, l’opposition poursuit son insurrection, et appelle à manifester chaque vendredi. La répression, elle, aurait déjà fait une centaine de morts selon les organisations internationales des droits de l’Homme.
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Poursuite des manifestations au Yemen : une nouvelle journée d’action a eu lieu ce vendredi pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, en place depuis 32 ans. A Taëz, épicentre de la contestation au sud de la capitale Sanaa, quatre morts sont à déplorer, et dans la capitale, des manifestants campent en permanence place de l’université. Ils bénéficient désormais de la protection des troupes du général dissident Ahmar. Le pouvoir a refusé les propositions de médiation des monarchies du golfe, soutenues notamment par les Etats-Unis.
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Encore des morts en Egypte : des milliers de personnes se sont rassemblées place Tahrir au Caire, vendredi, pour réclamer que les anciens responsables du régime du président déchu Hosni Moubarak soient jugés. Les manifestants réclament également le départ du maréchal Tantaoui, à la tête du Conseil suprême des Forces armées, qui détient le pouvoir depuis la chute de Moubarak le 11 février dernier. On lui reproche notamment la lenteur des procédures à l’encontre des anciens dépositaires du pouvoir. L’intervention de l’armée pour dissiper les manifestants a fait deux morts ce samedi.
- Tunisie, le temps du départ: depuis la chute du président Ben Ali le 14 janvier dernier, un gouvernement de transition est en place, qui a décidé d’un gel des avoirs d’une centaine de personnalités proches du régime déchu. Une vague d’immigration tunisienne sans précédent a été constatée sur l’ile italienne de Lampedusa.
Virginie Ballet
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