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Tensions dans le monde arabe : manifestations en Jordanie et en Tunisie

Un total d'environ 4.000 personnes, selon la police, ont manifesté en Jordanie contre la vie chère et la politique économique du gouvernement. Les manifestations étaient organisées par les islamistes, les syndicats et des partis de gauche. Dans le même temps, en Tunisie, environ 4.000 personnes également ont entamé un sit-in devant le parlement, demandant la démission des ministres en poste sous Ben Ali.
Article rédigé par franceinfo
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C'est après la prière du vendredi que les cortèges se sont formés, à l'appel du parti islamiste, le FAI, des syndicats et de partis de gauche. Selon les chiffres de la police jordanienne, un peu plus de 2.500 personnes se sont rassemblées à Amman, la capitale, et environ 1.400 à Zarka, dans le nord-est et à Irbid, dans le nord. En Jordanie, 25% de la population vivraient sous le seuil de pauvreté.

Sous la surveillance d'un dispositif policier impressionnant, ils ont scandé “Non à l'oppression, oui au changement”, , “Nous voulons la liberté et la justice sociale”, “Non à la faim qui vise à nous mettre à genoux” ou encore “Nous voulons un gouvernement de sauvetage national”. Ils ont également réclamé la démission du Premier ministre, Samir Rifaï, mais se sont bien gardés de s'en prendre au chef de l'Etat, le roi Abdallah II.

Prenant la parole devant la mairie d'Amman, ils ont dénoncé les mesures sociales annoncées par le gouvernement, les qualifiant de “piqûres d'anesthésie”, et réclamant des “réformes globales”. Hier, 200 millions de dinars (283 millions de dollars) pour les fonctionnaires, les retraités et les militaires, après avoir annoncé il y a dix jours des mesures pour faire baisser les prix.

La manifestation, la seconde dans le royaume hachémite depuis la chute de Ben Ali en Tunisie, s'est déroulée dans le calme. La police avait même distribué de l'eau et des jus de fruits aux manifestants.

Ces démonstrations montrent toutefois la tension et le ras-le-bol qui règne dans le monde arabe. La Tunisie, dont la révolution sert de porte-drapeau au mouvement social, reste agitée. Un sit-in devant le parlement a commencé aujourd'hui à Tunis, alors que la journée est la première des trois journées de deuil national en mémoire des morts de la révolution. Les manifestants réclament le départ des ministres déjà en poste sous l'ancien régime. Ils seraient environ 4.000 pour le moment, mais ils se promettent de ne pas bouger tant qu'ils n'auront pas obtenu satisfaction. Leur nombre pourrait grossir dans les heures qui viennent.

En attendant, le gouvernement a annoncé la réouverture des universités et des écoles pour lundi, et la reprise prochaine des compétitions sportives.

Grégoire Lecalot, avec agence

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