Téhéran met en garde Paris, Washington, Londres et Berlin
Mahmoud Ahmadinejad, le Président iranien, met en garde les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui dénoncent les violences de Téhéran. Il a qualifié ces déclarations d'“importunes” et ajoute que ces pays ne seront “pas invités dans le cercle d'amitié de la nation iranienne”, rapporte l'agence de presse Isna. Il dénonce violemment ces ingérences sur son site internet.
Selon la radio d'Etat iranienne, Ari Larijani, le président du Parlement iranien, aurait exprimé des critiques envers les gouvernements français, anglais et allemands. Il a considéré les déclarations des pays occidentaux comme “indignes”. Il demande même un “réexamen des liens” diplomatiques avec les trois pays européens.
Ces déclarations ont été secondées par un discours du ministre iranien des Affaires Etrangères, qui a dénoncé les remarques importunes des pays qui s'étaient inquiétés des violences des manifestations.
Il accuse Londres d'avoir comploté contre le scrutin
présidentiel.“La Grande-Bretagne a comploté contre l'élection présidentielle depuis plus
de deux ans... Nous avons observé un afflux (de Grande-Bretagne) avant les élections” et il évoque la présence “d'éléments+ liés aux services secrets
britanniques...”
L'Iran a finalement décidé d'expulser John Leyne, le correspondant de la BBC à Téhéran. Ce dernier dispose de 24 heures pour quitter le pays. Il est accusé d'avoir “propagé de fausses nouvelles” et
de “ne pas avoir tenu compte de la neutralité en matière
d'information”, selon l'agence Fars.
_ Dans la soirée, l'hebdomadaire américain Newsweek a annoncé qu'un de ses journalistes avait été arrêté.
De plus, les dirigeants iraniens ont également critiqué les déclarations américaines. Les relations diplomatiques entre les deux pays ont été rompues en 1979.
Sourde à ces menaces, la chancelière allemande Angela Merkel vient d'appeler les autorités iraniennes à recompter les votes du scrutin présidentiel et à s'abstenir de toute violence contre les manifestants.
Dès le 16 juin, le Président Nicolas Sarkozy avait dénoncé les violences envers les manifestants iraniens. Il avait jugé la situation “extrêmement
préoccupante” et dénonce une réaction “brutale” et “totalement
disproportionnée” du pouvoir. Ce soir, il a qualifié l'attitude des autorités iraniennes d'“inexcusable”. Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a dénoncé des “propos inacceptables” à l'encontre de plusieurs dirigeants étrangers. “Ce n'est pas avec de telles insultes que le gouvernement iranien répondra aux aspirations de son peuple”, estime-t-il.
Les intellectuels occidentaux sont sur la même longueur d'onde et dénoncent le pouvoir iranien.
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