Syrie : nouvelles manifestations contre le régime, au moins quatre morts
Plusieurs milliers de personnes ont défilé aujourd’hui dans plusieurs villes du pays et c’est à la sortie des mosquées, après les prières du vendredi, que les affrontements ont commencé entre les opposants au régime de Bachar al Assad et les forces de l’ordre.
-
A Douma, à 15km au nord de Damas, les forces de sécurité syriennes n’ont pas hésité à tirer pour disperser les 2.000 manifestants qui s’étaient rassemblés dans le centre ville. Aux jets de pierre des manifestants, ils ont répliqué à balles réelles. Il y aurait au moins 4 morts et des dizaines de blessés. Des dizaines d’autres personnes ont été arrêtées.
-
Violente répression aussi dans le quartier de Kfar Sousseh, à Damas même. Là, les forces de sécurité, aidés de partisans du président Bachar al Assad ont attaqué à coups de matraques 200 manifestants. Six opposants ont été arrêtés.
Des manifestations contre l'absence de réformes
L’opposition avait appelé via Facebook à de nouveaux rassemblements aujourd’hui, deux jours après le discours du président syrien qui n’a annoncé aucune réforme de libéralisation, alors que le pays connaît une vague de contestation sans précédant depuis le 15 mars.
-
Le mouvement est parti de la ville de Deraa dans le sud du pays. Une centaine de personnes y sont mortes depuis le début de l’insurrection, selon les militants des droits de l’homme sur place. Mais ça n’a pas dissuadé les opposants qui ont encore manifesté devant le palais de justice de la ville, et scandé des slogans tels que "la mort plutôt que l'humiliation", ainsi que des mots d'ordre contre le régime.
-
A Lattaquié aussi, au nord-ouest de Damas, 200 personnes ont manifesté en faveur de la liberté, et ce malgré les sanglants affrontements du week-end dernier.
Selon l’agence officielle syrienne, les forces de sécurité ne sont pas intervenues dans ces deux villes.
Le nord kurde entre dans le mouvement
Fait nouveau aujourd’hui, la contestation a gagné le nord du pays, à majorité kurde. Plusieurs centaines de personnes ont ainsi manifesté pacifiquement à Qamishli, Amouda et Hassaké.
Les manifestants kurdes réclament notamment la nationalité syrienne qui leur est refusé depuis un demi-siècle.
_ Les autorités ont annoncé hier (jeudi) qu'elles allaient examiner la situation de 300.000 Kurdes. Une commission doit rendre ses conclusion avant le 15 avril, pour permettre la promulgation d'un décret présidentiel "adéquat", selon l’agence de presse officielle Sana.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.