Syrie : Bachar al-Assad n'évoque pas la fin de l'état d'urgence
C'est comme s'ils attendaient la suite. Mais Bachar al-Assad a bel et bien fini de parler. Le chef de l'Etat syrien s'est adressé à son pays à la mi-journée dans un discours, prononcé devant le parlement. A écouter les annonces descendant des proches du pouvoir ces derniers jours, chacun s'attendait à des paroles conciliatrices. Et à quelques annonces concrètes, en particulier l'abrogation de l'état d'urgence, qui pèse sur la vie du pays depuis 1963. Le régime avait laissé entendre dimanche dernier qu'il serait levé. C'était l'une des principales demandes des contestataires.
Mais l'annonce se faisait attendre dans le discours. Et pour finir, elle n'a jamais eu lieu. Rien non plus sur de nouvelles lois sur les médias et le pluralisme qui étaient évoquées depuis le début de la semaine.
Au contraire, le président a livré un discours de combat. Il estime que la Syrie fait face à une “conspiration”, qui se greffe sur la vague révolutionnaire qui parcourt le monde arabe : “nous ne sommes pas une
copie des autres pays”, prévient Bachar al-Assad, à l'adresse de ceux qui rêvent d'un scénario à la tunisienne ou à l'égyptienne.
Seule concession au mécontentement, le président explique que lui et son équipe sont “totalement favorables à des réformes. C'est le devoir de
l'Etat. Mais nous ne sommes pas favorables à des dissensions”, ajoute-t-il aussitôt.
Le nouveau gouvernement syrien doit être formé d'ici la fin de la semaine, après la démission du précédent hier. Mais en Syrie, la réalité du pouvoir est concentrée dans les mains du président. Un changement d'équipe gouvernementale a donc peu de chance d'avoir un effet significatif sur la politique du pays.
Grégoire Lecalot, avec agences
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