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Retour en photos sur une journée de révolte en Egypte

Des premières manifestations après la prière, au bâtiment de la radio-télévision officielle pris d'assaut par les manifestants. Des tirs de la police aux ovations à l'armée, de l'incendie du siège parti présidentiel au Caire aux véhicules de police pris à partie. Retour en quelques images sur ce "vendredi de la colère" qui fait vaciller le régime d'Hosni Moubarak.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France &copy Capture Al-Jazira)

La situation dans le pays est restée à peu près calme dans la matinée, mais a très rapidement dégénéré en affrontements à la mi-journée, après la prière hebdomadaire du vendredi. Les échauffourées ont eu lieu au Caire, à Suez et à Alexandrie principalement.

Pour réprimer les manifestations, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de canons à eau et ont tiré des balles en caoutchouc. Dans la soirée, des témoins et des journalistes affirment avoir entendu des tirs à balles réelles. Rien qu'au Caire, des sources médicales font état d'un bilan de cinq morts. 870 personnes auraient en outre été blessés dans les violences.

A Suez, comme à Alexandrie ou au Caire, de nombreux véhicules de police ont été détruits et incendiés. Certains ont foncé dans la foule pour se dégager. Ce soir, des carcasses calcinées jonchent les rues.

L'opposant égyptien le plus connu à travers le monde, Mohamed El Baradei, ancien président de l'Agence internationale de l'énergie atomique et prix Nobel 2005 avec cette agence, est rentré dans son pays pour participer aux manifestations. Les policiers ont opposé des canons à eau et se sont attaqué à son cortège à coups de matraques. Mohamed El Baradei a finalement été assigné à résidence.

Les incendies ont poussé d'épaisses colonnes de fumée dans le ciel du Caire. Le siège du parti au pouvoir, le Parti national démocrate (PND), continue de brûler ce soir. Des émeutiers l'ont incendié et saccagé dans l'après-midi.

Face à l'ampleur des émeutes, le pouvoir a durci le ton et fait appel à l'armée. Une colonne de chars est entrée au Caire, mais la foule ne s'est pas dispersée. Au contraire, comme en Tunisie, les manifestants ont acclamé les militaires, qu'ils opposent à la police. Les militaires ont répondu au salut des manifestants. Cependant, jusqu'ici, l'armée est resté dans son rôle.

Les manifestants ont tenté de prendre plusieurs bâtiments officiels. Ici, celui de la radio-télévision officielle égyptienne, dont l'architecture est calquée sur celle de la Maison de la radio à Paris. Ils ont réussi à y pénétrer brièvement, mais ils ont été repoussés par une unité de la garde républicaine égyptienne, sans effusion de sang. La même scène a eu lieu un peu plus tôt devant le ministère des Affaires étrangères.

Le président Hosni Moubarak a décrété un couvre-feu dans la ville du Caire de 18h à 7h. Il a été très brièvement étendu à tous les gouvernorats d'Egypte, avant que cette extension ne soit annulée dans la soirée. Mais au Caire, cette mesure n'est pas respectée et des milliers d'habitants restent dans les rues. Certains se sont livré au pillage. Dans la soirée, la police a en effet semblé disparaître des rues, selon les témoins. D'autres manifestants ont tenté de prendre d'assaut le ministère des Affaires étrangères et le bâtiment de la radiotélévision.

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