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Répression en Syrie : la fuite vers la Turquie

L'offensive a commencé vendredi. L'armée syrienne a envoyé blindés et hélicoptères à l'assaut de la ville de Jisr al Choghour, près de la frontière turque. _ Depuis, les civils fuient les combats. Plus de 4.000 seraient entrés en Turquie, et 10.000 autres seraient massés sur la frontière.
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Selon la version officielle syrienne, l'armée serait intervenue pour mater "des membres d'organisations armées". Devenu l'emblématique bastion de la contestation, après les villes de Deraa, Hama, Homs et Banias, Jisr al Chogour est surtout un lieu stratégique, puisque qu'érigé sur la route qui mène d'Alep, la deuxième ville du pays, à Lattaquié, son port principal.
_ La télévision d'État rapporte que les militaires ont pris le contrôle de la ville et pourchassent désormais "des groupes de terroristes armés" dans les bois et les montagnes alentours.

Les habitants eux racontent une toute autre histoire. La répression à Jisr al Chogour serait féroce et aveugle depuis vendredi. Et on peine à compter les civils qui ont fui les bombardements continus et cette stratégie de terre brûlée au sens propre, avec incendies des récoltes et abattage du bétail.

Selon ces réfugiés que personne ne parvient à compter, les forces sur place seraient commandées par Maher el Assad, le frère du président syrien. Et la ville aurait surtout été le théâtre il y a huit jours d'une mutinerie au sein des forces de sécurité.

Hier, la France a condamné la poursuite "de plus en plus brutale de la répression en Syrie" et dénoncé "une menace pour la stabilité régionale". Près de 5.000 Syriens ont en effet passé la frontière turque, où ils ont été installés dans des camps érigés par le Croissant-Rouge turc. Et des milliers d'autres seraient massés juste derrière.

_ Selon l'opposition, le bilan des heurts entre forces de sécurité et contestataires depuis la mi-mars s'élève désormais à 1.300 morts.

Cécile Quéguiner, avec agences

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