Onzième jour de révolte en Egypte : la pression s'intensifie sur Moubarak
La journée fut dense, aujourd'hui encore, en Egypte. Des centaines de milliers de manifestants se sont rassemblés, aujourd'hui encore, sur la place Tarhir, au Caire. Mais il n'y a pas eu aujourd'hui les violences et les débordements de la veille.
Dans la soirée, plus de 10.000 personnes se sont installées pour passer la nuit sur la place. Bravant une nouvelle fois le couvre-feu.
_ Mais le Premier ministre a assuré publiquement que les manifestants ne seraient pas évacués par la force.
Le rassemblement fut donc à peu près plus pacifique. Une immense banderole est désormais déployée sur un immeuble. Une banderole qui récapitule les sept exigences des manifestants : et notamment, la chute du président, la dissolution du Parlement, la levée immédiate de l'état d'urgence et la mise en place d'un gouvernement d'union nationale de transition.
La mobilisation s'est étendue dans le reste du pays. Des rassemblements ont eu lieu notamment à Alexandrie et Menoufiya (nord), Mahalla et Mansoura
(delta du Nil), Suez (est), Assiout (centre) et Louxor (sud).
La pression s'intensifie donc, qu'elle vienne de la rue ou même des Etats-Unis, le principal allié du pays. Barack Obama a appelé Moubarak à “prêter attention à ce que réclament les gens et prendre une décision ordonnée, constructive et sérieuse”. Et le président américain d'ajouter que des discussions sont déjà engagées sur la transition politique - selon le New York Times, Washington discute avec des responsables égyptiens des modalités d'un départ immédiat de Moubarak, et du transfert du pouvoir à un gouvernement de transition emmené par le vice-président.
_ Obama s'est donc montré ferme, mais n'a pas appelé explicitement à la démission de Moubarak...
Les 27 de l'Union européenne ont eux aussi officiellement demandé que la transition démocratique démarre "maintenant". Ils ont menacé à demi-mot de revoir leur aide économique à l'Egypte si les violations des libertés publiques se poursuivaient.
_ “Nous voulons un processus démocratique sans délai, mais nous laissons aux Egyptiens le soin de déterminer qui doit le conduire et comment”", a plaidé Nicolas Sarkozy.
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