Tunisie : le chômage des jeunes, meilleur allié des terroristes
Le 7 mars, des assaillants ont attaqué Ben Gardane, ville frontalière avec la Libye. La plupart des terroristes venaient de cette ville gangrenée par le chômage et la misère.
Il y a un an, le musée du Bardo en Tunisie était attaqué par des terroristes. Et il y a 10 jours, le 7 mars, c'est la ville de Ben Gardane à la frontière avec la Libye qui était visée par des jihadistes. Ici, le ballet des véhicules blindés et des soldats armés est incessant désormais.
"Nous, les jeunes, on ne fait plus rien. Notre seule activité a toujours été le commerce à la frontière, le travail avec les Libyens. Là, on passe nos journées au café", confie à France 3 Mohammed Nejir, commerçant. Mohammed Thabet, vendeur d'essence de contrebande, souffre aussi de la fermeture de la frontière. Il ajoute : "Si ça continue, Daech va finir par bouffer notre pays. C'est sûr, ils ont des stocks d'armes cachés partout et des complices".
"Aucune perspective d'avenir"
L'ennemi vient de l'intérieur. La majorité des terroristes tués lors des fusillades du 7 mars étaient des jeunes issus de Ben Gardane. Au Pôle emploi local, la désolation règne : il n'y a rien à proposer aux jeunes. "Dans cette ville historiquement délaissée par le pouvoir central, le chômage des jeunes diplômés est un fléau. Ici, 75% des bac+2 ou bac +4 n'ont aucune perspective d'avenir", conclut Hugues Huet, envoyé spécial.
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