Obama en Irak, pour conforter sa stature d'homme d'Etat
Hier en Afghanistan, aujourd'hui en Irak ; et demain en Jordanie, avant Israël, l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne... Barack Obama est en tournée internationale, histoire de conforter sa stature d'homme d'Etat.
_ L'Afghanistan et l'Irak, tout un symbole : c'est là que le plus gros des troupes américaines stationne aujourd'hui. Il était temps de se rendre compte sur place, a raillé son concurrent républicain, John McCain a rappelé que lui s'était déjà rendu en Irak à huit reprises - tandis que l'unique visite d'Obama remonte à janvier 2008.
Et puisqu'il s'agit de rattraper son retard, le candidat démocrate a frappé fort. Hier à Kaboul, il a proposé de renforcer la présence militaire en Afghanistan - 7.000 hommes de plus, dit-il - car c'est là que doit être “le front central de notre guerre contre le terrorisme”.
_ La décision d'envahir l'Irak, plutôt que de se concentrer sur l'Afghanistan, a constitué “l'une des plus grandes erreurs stratégiques” commise depuis les attentats du 11 septembre.
Barack Obama veut donc réparer cette “erreur stratégique”. Retirer, purement et simplement, les 150.000 militaires qui sont actuellement déployés en Irak. L'heure est de toute façon au désengagement. George Bush lui-même en a parlé récemment avec le Premier ministre irakien ; les deux hommes se sont mis d'accord pour déterminer un “horizon” de retrait - mais sans fixer de date.
_ Le candidat démocrate à la Maison blanche est beaucoup plus clair. La semaine dernière, dans un éditorial au New York Times, il explique : “dès mon premier jour comme président, je donnerai aux militaires une nouvelle mission : la fin de la guerre (...) Nous pouvons sans danger redéployer nos unités de combat à un rythme qui leur permettra de se retirer en seize mois. Cela sera l'été 2010 - deux ans à partir de maintenant.”
Evidemment, ce projet est jugé “inconscient” par John McCain. Le candidat républicain estime au contraire que l'envoi de renforts militaires a permis de rétablir une certaine stabilité en Irak. Pas très malin, à ses yeux, “d'annoncer sa stratégie pour l'Afghanistan et l'Irak avant même une mission de recueil d'éléments sur le terrain”.
Guillaume Gaven
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