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"La plupart" des entreprises françaises "ne pourront pas" rester en Iran, prévient Bruno Le Maire

C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Economie, après le rétablissement début mai par les États-Unis de sanctions visant Téhéran.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le 15 juin 2015, au congrès de la Fédération française du bâtiment, à La Baule (Loire-Atlantique), le 15 juin 2018.  (ESTELLE RUIZ / CROWDSPARK / AFP)

"La plupart" des entreprises françaises "ne pourront pas" rester en Iran. C'est ce qu'a déclaré mardi 19 juin le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, sur RMC, après le rétablissement début mai par les États-Unis de sanctions visant Téhéran.

Washington a annoncé début mai son retrait de l'accord nucléaire iranien et a décidé de rétablir ses sanctions vis-à-vis de l'Iran ainsi que de toutes les entreprises ayant des liens avec la République islamique, leur donnant de 90 à 180 jours pour se retirer du pays.

Prépondérance du dollar

La prépondérance absolue du dollar dans les échanges commerciaux rend très difficile pour une compagnie internationale d'ignorer des menaces de sanctions américaines.

Ces entreprises "ne pourront pas rester car elles ont besoin d'être payées pour les produits qu'elles livrent et fabriquent en Iran, et elles ne peuvent pas être payées car il n'y a pas d'institution européenne financière souveraine et autonome", a poursuivi Bruno Le Maire.

"Notre priorité, c'est de bâtir des institutions financières européennes indépendantes souveraines qui permettent des canaux de financement entre des entreprises françaises, italiennes, allemandes, espagnoles et n'importe quel autre pays de la planète, car c'est à nous Européens de choisir librement et souverainement avec qui nous voulons faire du commerce", a martelé le ministre.

PSA et Total se préparent à se retirer

"Les États-Unis n'ont pas à être le gendarme économique de la planète et comme visiblement le président américain a décidé d'être le gendarme économique de la planète, c'est à nous de nous doter d'instruments pour ne pas être les victimes de ce choix", a ajouté le ministre de l'Economie.

Plusieurs entreprises françaises ont déjà annoncé qu'elles se préparaient à se retirer d'Iran, à l'image de PSA, qui a vendu 444 600 véhicules dans ce pays l'an passé. Total a également fait savoir qu'il ne mènerait pas à terme un grand projet gazier en Iran, entamé en juillet 2017, à moins d'obtenir une dérogation de la part des autorités américaines.

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