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Nouveau vendredi de violences en Syrie

17 morts à Deraa, selon des témoins. Des heurts aussi à Homs ou Harasta, un faubourg de Damas. Les forces syriennes de sécurité sont encore intervenues aujourd'hui, pour tenter d'étouffer le mouvement de contestation qui s'exprime depuis la mi-mars contre le régime de Bachar El-Assad. _ Plusieurs manifestations étaient organisées après la grande prière, à l'occasion de ce "Vendredi de la fermeté". Et les policiers n'auraient pas hésité à tirer à balles réelles sur certains cortèges.
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Les contestataires n'ont, semble-t-il, rien perdu de leur pugnacité, malgré les tentatives du régime pour les amadouer.
_ Hier, le chef de l'état syrien a, par exemple, naturalisé des dizaines de milliers de Kurdes, ce qui leur était refusé depuis 1962. Parallèlement, la commission chargée de préparer l'abolition de la loi d'urgence en vigueur depuis la même date, a rendu ses conclusions. Enfin, le président Assad a limogé le gouverneur de Homs. C'est le deuxième démis après celui de Deraa.

13 morts à Deraa

Pourtant, ces avancées semblent bien maigres aux manifestants. Et l'attitude de la police encore aujourd'hui témoigne de la persistante intransigeance du régime. Alors que les opposants manifestaient à Deraa, les forces de sécurité, en civil, auraient tiré dans la foule pour tenter de la disperser. Au moins deux personnes auraient été tuées, dont un officier, selon l'agence officielle syrienne. Mais un militant des droits de l'Homme, cité par l'AFP, parle lui de dix-sept victimes.

Appels à manifester sur Facebook

Ces forces se sont aussi affrontées aux manifestants à Homs et Harasta. En revanche, on ne sait pas si elles sont intervenues dans les six localités à majorité kurde qui devaient organiser des sit-in, ou dans les villes de Banias et Tal. Enfin, à Douma où plusieurs personnes ont été tuées dans les semaines passées, des comités d'habitants auraient filtré eux-mêmes les manifestants et vérifié qu'ils ne portaient pas d'armes, pour éviter que ça ne dégénère. Vendredi dernier, "au moins huit personnes, voire peut-être 15" ont été tuées dans la ville, selon Human Rights Watch.

Depuis le début de ces manifestations en Syrie, plus d'une centaine de personnes auraient été tuées et des dizaines d'autres arrêtées, affirment les organisations de défense des droits de l'Homme. Une mobilisation qui s'organise en grande partie sur internet. Les appels à manifester sont relayés notamment par des pages Facebook, comme celle-ci intitulée The Syrian Revolution 2011. Et les informations sur le terrain, remontées en ligne et en direct par des cyberdissidents, comme sur Twitter.

Cécile Quéguiner, avec agences

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