Moubarak chassé par la "Révolution du Nil"
Il est 17h05 lorsque le vice-président égyptien annonce la démission d'Hosni Moubarak.
Le rais a démissionné de la présidence et transféré ses
prérogatives à l'armée, pliant devant à les centaines de milliers de citoyens qui manifestaient depuis 18 jours pour la démocratie. “Le peuple a chassé le président”, scandait la foule devant son palais présidentiel au Caire.
Un peu plus tôt, le Parti national démocrate (PND) de M. Moubarak avait indiqué que le chef de l'Etat avait quitté Le Caire pour la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, dans le Sinaï, où il dispose d'une résidence.
Hosni Moubarak avait tenté de s'accrocher au pouvoir. Hier soir,
il avait transféré une partie de ses prérogatives à son
vice-président Omar Souleimane, tout en conservant son titre de
président.
Déçus, les manifestants sont descendus en masse dans les
rues des grandes villes d'Egypte aujourd'hui , demandant à l'armée
d'intervenir pour l'évincer.
Durant la journée, des foules ont marché sur les palais présidentiels au Caire et à Alexandrie. Des contestataires ont assiégé le bâtiment de la télévision d'Etat dans la capitale.
C'était la journée de mobilisation la plus massive depuis le 25
janvier. Le mouvement lancé par de jeunes activistes sur internet a
été progressivement rejoint par différentes couches de la population
égyptienne, remontée contre l'autoritarisme du régime et sa corruption.
L'opposant Mohamed ElBaradeï, qui avait prédit hier une
“explosion” et appelé l'armée à l'aide, s'est félicité du départ de Moubarak, saluant “un grand jour pour les Egyptiens”.
_ Selon lui, il ouvre la voie à une période de co-gouvernement
entre l'armée et le peuple. Selon la chaîne Al Arabia, le
président du Conseil constitutionnel et l'armée co-dirigeront le
pays durant la période transitoire.
L'armée a annoncé le limogeage du gouvernement nommé par
Moubarak au début de la crise et la suspension des deux chambres
du parlement. Dans un communiqué, elle assure qu'elle ne "se substituera pas à la légitimité voulue par le peuple".
Mikaël Roparz, avec agences
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