"Marches géantes" en Egypte, après une semaine de révolte
Les manifestations monstres annoncées en Egypte débutent ce matin, dans un curieux contexte. Manifestations qui semblent avoir le feu vert implicite de l'armée, qui a promis dans son communiqué hier soir de ne pas tirer sur la foule, tandis que de nouvelles mesures drastiques ont été ordonnées pour compliquer la vie des organisateurs. Noor, le dernier fournisseur d'accès internet qui fonctionnait encore dans le pays, et qui permettait de communiquer, a manifestement été neutralisé hier soir. Le trafic ferroviaire a également été suspendu, empêchant tout mouvement vers la capitale.
Qui est donc aux manettes du pays, alors que cette mobilisation promet d'être encore plus massive, pour réclamer le départ d'Hosni Moubarak ? Le Raïs hier a dévoilé son nouveau gouvernement. Mais les Frères musulmans notamment, plus grande force d'opposition, ont immédiatement rejeté ce nouveau cabinet, et appelé à "des manifestations massives
partout en Égypte afin que tout le régime - président, parti, ministres et
Parlement - quitte le pouvoir".
Google et Twitter au service des manifestants
Galvanisés par une semaine de rassemblements, inédits par leur ampleur et impensables après trente ans de ce régime autoritaire, les manifestants, privés d'internet et en partie de SMS, comptent sur le bouche-à-oreille pour mobiliser encore plus de monde aujourd'hui. Petit coup de pouce supplémentaire, Google a annoncé hier avoir mis sur pied avec Twitter un système permettant aux internautes de tweeter par téléphone, sans avoir besoin de connexion internet.
Signe en tout cas que la mobilisation n'est pas près de faiblir : ils étaient encore des dizaines de milliers sur la place Tahrir au Caire, à Alexandrie et à Suez, tard hier soir, malgré le couvre-feu, dans une ambiance de kermesse. L'écrivain Alaa al-Aswani, auteur du célèbre Immeuble Yacoubian est venu dans la soirée leur apporter son soutien.
Cécile Quéguiner, avec agences
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