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Manifestations en Iran : des dizaines d'arrestations selon l'opposition

La police iranienne a violemment dispersé une manifestation de soutien aux soulèvements égyptiens et tunisiens à Téhéran. Les forces de l'ordre ont fait usage de leurs matraques et ont recouru aux gaz lacrymogènes contre une dizaine de milliers d'opposants au régime. Selon l'opposition, la police aurait procédé à des dizaines d'arrestations. Il y aurait au moins un mort.
Article rédigé par franceinfo
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Une dizaine de milliers de personnes a tenté de manifester aujourd'hui dans le centre de Téhéran, sur la place Enghelab (Révolution) et sur la place Azadi. L'opposition espère ranimer la flamme de la contestation qui a suivi la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, en appelant à soutenir les révolutions en Egypte et en Tunisie. Elle n'était plus descendue dans la rue depuis un rassemblement marqué par la mort de huit personnes en décembre 2009.

La police est violemment intervenue, à coups de matraques et de gaz lacrymogènes. Des policiers à moto ont pourchassé les manifestants sur la place et dans les rues voisines. Des manifestants ont répliqué en enflammant des poubelles. Selon des témoins, trois manifestants ont été blessés par balles et un autre aurait été tué, tandis que des dizaines d'autres ont été violemment frappés et hospitalisés. Les réseaux de téléphonie mobile ont été coupés dans plusieurs secteurs de Téhéran. Des incidents ont aussi éclaté à Ispahan, troisième ville du pays et des cortèges ont défilé à Chiraz.

ARRESTATIONS

Le site internet de l'opposant Mirhossein Moussavi affirme que des dizaines de manifestants ont aussi été arrêtés, alors qu'ils tentaient de former un cortège malgré l'interdiction des autorités.

Des policiers anti-émeutes et des forces de sécurité ont été massivement déployés en ville, pour empêcher le mouvement de se poursuivre. Les principaux leaders de l'opposition ont été assignés de force à résidence, notamment Mirhossein Moussavi et Mehdi Karroubi.

Les autorités iraniennes, qui ont salué les manifestants tunisiens et égyptiens, qualifiant les mouvements de “réveil islamique”, ne souhaitent pas voir leur pays “réveillé” à son tour. Le président turc, Abdullah Gül, en visite à Téhéran, a invité les dirigeants des pays du Moyen-Orient à écouter les revendications de leurs peuples.

Des manifestations ont aussi eu lieu aujourd'hui en Irak, au Yémen et à Bahreïn, où un manifestant a été tué.

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