Cet article date de plus de treize ans.

M.Sarkozy a justifié vendredi l'intervention militaire en Libye qui a "évité des milliers et des milliers de morts"

Le président français, qui s'exprimait en marge du sommet européen de Bruxelles, a assuré que cette intervention pourrait cesser dès que les forces pro-Kadhafi rentreraient dans leurs casernes.Selon lui, "si la coalition n'avait pas agi -c'était une affaire d'un très petit nombre d'heures- la population de Benghazi aurait été victime d'un massacre"
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le président Nicolas Sarkozy, au sommet européen de Bruxelles, le 25 mars 2011, justifie l'intervention en Libye. (AFP/LIONEL BONAVENTURE)

Le président français, qui s'exprimait en marge du sommet européen de Bruxelles, a assuré que cette intervention pourrait cesser dès que les forces pro-Kadhafi rentreraient dans leurs casernes.

Selon lui, "si la coalition n'avait pas agi -c'était une affaire d'un très petit nombre d'heures- la population de Benghazi aurait été victime d'un massacre"

Il fallait "éviter les morts de la folie barbare d'un dictateur", a-t-il insisté. "Tant que la population (libyenne) sera sous la menace de tanks, d'avions, nous serons là", a également affirmé M.Sarkozy, refusant toutefois de donner une date butoir pour la fin de l'opération qui n'a pas pour but de destituer Kadhafi, a-t-il assuré.

L'opération peut prendre fin "à la minute où les forces de Kadhafi retournent à leurs casernes (...) ce qui va au-delà dans mon esprit d'un simple cessez-le-feu". "Si les soldats rentrent dans les casernes, arrêtent d'assiéger ces villes, ne menacent plus les gens, à ce moment-là, c'est un problème des Libyens entre eux".

Il s'agit de mettre en oeuvre "la résolution, toute la résolution, rien que la résolution" 1973 des Nations-Unies. "Nous n'irons pas au-delà de ce mandat", a-t-il dit, soulignant qu'il n'y aurait "pas d'opérations au sol, ni maintenant, ni plus tard".

Sarkozy évoque une Libye démocratique
Le président français a également indiqué que les Européens lançaient "un appel" à tous ceux qui en Libye, "veulent abandonner M.Kadhafi dans ses projets fous et meurtriers" indiquant qu'ils "peuvent participer à la construction d'une nouvelle Libye démocratique".

"Il y a le Conseil national de transition, très courageux, que nous appelons à s'élargir, il y a les chefs de tribus et puis des personnalités qui ont été associées au régime de M.Kadhafi et qui sont lucides et qui doivent considérer que la permanence du système Kadhafi conduit la Libye à une impasse", a-t-il ajouté.

Selon des responsables US et européens et un homme d'affaires proche-oriental rompu à la négociation d'accords avec Tripoli, des membres de l'entourage de Mouammar Kadhafi ont lancé des ballons d'essai en vue d'un cessez-le-feu ou d'un sauf-conduit. Roger Tamraz a indiqué que des messages ont été adressés via des intermédiaires en Autriche, en Grande-Bretagne et en France. Selon Tamraz, Saïf al Islam Kadhafi, le fils aîné du colonel libyen, ainsi qu'Abdoullah Senoussi, le beau-frère du dirigeant, sont les membres les plus importants de l'entourage de Kadhafi à chercher des moyens de sortir de la situation actuelle.

Les mouvements qui traversent actuellement le monde arabe constituent selon lui un "moment historique". "On a tellement parlé de la rue arabe comme une menace par le passé, l'Europe ne peut pas ne pas être à ses côtés".

Dans la crise libyenne, l'UE est parvenue jeudi à surmonter ses divisions, a encore affirmé Nicolas Sarkozy. Avec une déclaration prise à l'unanimité, "l'unité de l'Europe en sort renforcée et la stratégie que nous avions proposée avec nos amis anglais se retrouve également confortée".

L'UE prête à bloquer les revenus pétroliers
"L'Union européenne est prête à engager et à adopter de nouvelles sanctions, y compris des mesures pour s'assurer que les revenus du pétrole et du gaz n'atteignent pas le régime de Khadafi", ont affirmé les dirigeants européens dans une déclaration adoptée à l'unanimité jeudi soir à Bruxelles.

En outre, ses Etats membres "vont faire des propositions similaires au Conseil de sécurité de l'ONU", souligne leur texte. L'UE a déjà pris plusieurs séries de sanctions contre Mouammar Kadhafi, dont un dernier train est entré en vigueur jeudi. Il vise en particulier la principale société pétrolière libyenne, la National Oil Corporation et cinq de ses filiales.

Par ailleurs, l'Union Africaine a invité vendredi à Addis Abeba des représentants de Mouammar Kadhafi et de la rébellion pour discuter d'un cessez-le-feu.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.