Libye : plus de 40 morts et 400 blessés dans des affrontements à Tripoli
Une manifestation pacisfiste contre la présence de milices dans la capitale libyenne a dégénéré.
Deux ans après la mort de Kadhafi, la paix est fragile, en Libye. Plus de 40 personnes sont mortes, en Libye, vendredi 15 novembre. Elles ont été tuées lorsqu'une manifestation pacifiste contre la présence de milices dans la ville a dégénéré en affrontements à Tripoli. Ces violences ont également fait plus de 400 blessés, selon le gouvernement libyen.
Pourquoi cette manifestation ?
Cette manifestation reflète l'exaspération des habitants de la capitale, qui ne supportent plus les exactions et l'impunité des milices armées qui entendent faire la loi. Vendredi matin, les imams de Tripoli avaient appelé à manifester contre ces milices, relayant les appels du mufti, plus haute autorité religieuse du pays, ainsi que du Conseil local.
Peu avant de défiler devant le QG de la milice, les manifestants s'étaient rassemblés sur une place du centre-ville, brandissant le drapeau national et des fanions blancs pour souligner le caractère pacifique de leur manifestation. "Non aux milices", "Oui à la police et à l'armée", pouvait-on lire sur leurs pancartes.
Comment a-t-elle dégénéré ?
En début d'après-midi, des centaines de manifestants se sont approchés du QG d'une milice originaire de Misrata (est), baptisée Gharghour, du nom du quartier du sud de Tripoli où elle est basée. Des membres de cette milice ont alors tiré en l'air des rafales de mitraillette pour tenter de les disperser.
Dans la soirée, des hommes armés à bord de pick-up, munis de canons anti-aériens, ont pris d'assaut et incendié le quartier général de la milice Ghargour, visée par la manifestation, selon des témoins.
Des tirs ont retenti et une roquette, dont l'origine était inconnue, a explosé non loin, sans faire de blessé, selon la même source. Selon le président du Conseil local de Tripoli, l'équivalent de la mairie, Sadat Al-Badri, les tirs provenaient du QG de la milice. Un chef de cette milice affirme que des manifestants avaient tiré en premier.
Quelle est la situation actuelle à Tripoli ?
Les Tripolitains protestent régulièrement contre la présence de factions armées. Venues d'autres localités, elles avaient participé à la libération de Tripoli du régime Kadhafi en août 2011, mais ne quittent la capitale, alors que le gouvernement peine à mettre sur pied une armée et une police.
Les habitants accusent ces milices de s'adonner à tous les trafics, et de torturer, kidnapper et tenir des centres de détention secrets. Le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité du pays, a décidé l'été dernier d'évacuation de toutes les milices, une mesure jamais été appliquée.
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