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Liban: «Beyrouth Madinati», le mouvement citoyen qui secoue la classe politique

Le Liban est sans président depuis près de deux ans et les élections législatives ont été reportées deux fois en raison de la «tension sécuritaire». Les municipales semblent échapper à ce blocage institutionnel. Le scrutin débute le 8 mai 2016 dans la capitale Beyrouth avec pour la première fois une liste de candidats apolitiques, celle de «Beyrouth Madinati», un mouvement citoyen.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Les 24 candidats de la liste de «Beyrouth Madinati» lors d'une conférence de presse en plein air le 22 avril 2016  (Capture d'écran )

«Si vous êtes satisfaits de la situation actuelle, votez pour les mêmes personnes» lance non sans provocation, la cinéaste Nadine Labaki lors de la campagne électorale des municipales. Elle fait partie des 24 candidats de la liste «Beyrouth Madinati» (Beyrouth ma ville). Un mouvement citoyen qui tente de reprendre la gestion de la capitale aux mains de la classe politique traditionnelle.  
 
 
Ras-le- bol
Crise des ordures, coupures d’eau, délestage d’électricité…Tous les problèmes qui ont fait descendre les Libanais dans la rue, il y a près d’un an, ne sont toujours pas réglés. Face à l’indifférence des politiques, le mouvement civique «Beyrouth Madinati» décide d’agir et se présente aux élections municipales. Ingénieurs, architectes, artistes, chercheurs se retrouvent sous une même bannière pour proposer le changement.

La cinéaste et comédienne Nadine Labaki, candidate aux élections municiapales de Beyrouth. (Capture d'écran du site Facebook de «Beyrouth Madinati»)

 
 
Tout un programme
Alors que la plupart des conseillers municipaux au Liban misent sur leur popularité ou leur charisme pour être élus, «Beyrouth Madinati» se présente avec un programme en bonne et due forme. Le mouvement réformiste s’engage notamment à développer une stratégie pour la gestion des déchets, à développer les espaces verts, à mettre en place des aménagements aux personnes à mobilité réduite ou bien encore à améliorer les transports publics. «Le conseil municipal de Beyrouth dispose d’au moins un milliard de dollars qu’il peut investir pour améliorer le quotidien des habitants de la ville»  précise le mouvement citoyen.
 
 
Un souffle nouveau
L’arrivée de «Beyrouth Madinati» sur la scène politique a suscité l’espoir chez de nombreux Libanais désabusés par la situation actuelle. Reste à savoir si ce nouveau mouvement pourra faire face au rouleau compresseur des dirigeants traditionnels souvent  accusés de corruption. «C'est une très belle présomption d'intégrité, de transparence et de désintéressement (…) pour cette raison, la bataille électorale de Beyrouth finira tôt ou tard par déteindre sur le reste du pays» écrit l’éditorialiste de L’Orient- Le jour Issa Ghoraieb.
 
 
 

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