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Liban: Aoun-Hariri et l’«unité renouvelée»?

L’ex-général chrétien Michel Aoun est devenu le 31 octobre 2016 le nouveau président du Liban. Son élection est le fruit d’un difficile compromis entre les différentes factions libanaises. La communauté internationale veut y voir un nouveau départ après deux ans et demi de vide institutionnel, mais les perspectives sont très floues.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Saad Hariri et Michel Aoun lors d'une rencontre à Beyrouth, le 20 octobre 2016 avant l'élection présidentielle. (REUTERS/Mohamed Azakir)

Pour être élu président, l’ex-général chrétien Michel Aoun, 81 ans, a bénéficié de l'appui de son principal allié chiite, le Hezbollah pro-iranien, mais aussi de ses principaux adversaires politiques, le chrétien Samir Geagea et le sunnite Saad Hariri qui a été nommé Premier ministre dès le 3 novembre (tous les deux sont dans le camp anti-syrien). 
Le système politique au Liban est confessionnel et le pouvoir est partagé entre les différentes communautés religieuses. Une répartition censée préserver l’équilibre de ce petit pays multiconfessionnel.
                                        
Eviter «l’étincelle» qui rallumera le feu
Le Liban qui a connu 15 ans de guerre civile est aujourd’hui relativement à l’abri des violences qui déchirent la région. Lors de son discours d’investiture, le nouveau président Michel Aoun a affiché son souhait de se distancier de la guerre en Syrie. «Notre priorité est d’empêcher qu’une étincelle atteigne le Liban.»
 
Le Hezbollah, partie prenante en Syrie
Mais comment protéger le Liban de la guerre en Syrie alors que le Hezbollah libanais, le principal allié du président Aoun, est directement impliqué de l’autre côté de la frontière où il soutient militairement le régime de Bachar al-Assad? Pour l’instant, le désengagement du parti chiite et son désarmement ne sont pas à l’ordre du jour.
 
Nouveau départ ou statut quo?
Après plus de deux ans de blocage politique et de vide institutionnel, l’élection d’un président au Liban semble à elle seule une prouesse. Les félicitations et les soutiens fusent de partout, mais les attentes ne sont pas les mêmes.
L’ONU mise sur l’«unité renouvelée». Washington se dit sceptique tout en insistant sur la formation rapide d’un gouvernement.
La Syrie et l’Iran se félicitent de l’élection qui «renforce la stabilité du Liban».
L’Arabie Saoudite soutient aussi le nouveau président et la «stabilité» du pays.
L'Union Européenne demande aux nouvelles autorités de «garantir la stabilité du pays».

Théoriquement, l’élection présidentielle au Liban ressemble à un nouveau départ. Reste à en définir le cap. Et là, c’est encore une autre histoire.

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