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Les guerres d'Israël : 64 ans de conflits

Israël mène une nouvelle opération militaire dans la bande de Gaza. La dernière grande opération de l'armée israélienne avait déjà pris Gaza pour cible en 2008. Depuis 1948, Israël a mené de nombreuses guerre contre ses voisins, sans parler des opérations contre les populations palestiniennes.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Bombardement sur Gaza, le 17 novembre 2012. (MAJDI FATHI / AFP)

Le 29 novembre 1947, l'Assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 181 qui prévoit le partage de la Palestine en un Etat juif et un Etat arabe. Avant même cette date, le développement par la puissance britannique d’un «foyer national juif» avait provoqué de multiples tensions dans la Palestine mandataire. Des incidents qui allèrent jusqu'aux affrontements armés avant la Seconde guerre mondiale.

1948
La première guerre entre la population juive de Palestine et ses voisins arabes éclate au lendemain du plan de partage de novembre 1947. Le conflit oppose les communautés juives et arabes de la Palestine mandataire, puis le nouvel Etat israélien, proclamé le 14 mai 1948, dernier jour du mandat britannique, et les pays arabes voisins, opposés au plan de partage.

En gagnant la guerre de 1948, Israël conquiert 26% de territoires supplémentaires par rapport au plan de partage. Au-delà des polémiques sur les responsabilités des uns et des autres et sur la volonté éventuelle d’Israël d’expulser une partie des Palestiniens des zones qu’elle contrôle (Plan Daleth mis en lumière par les «nouveaux historiens» israéliens), plusieurs centaines de milliers de Palestiniens quittent le territoire israélien, créant le problème toujours non résolu à ce jour des réfugiés, évalués alors à 750.000 personnes.

Cérémonie militaire israélienne en juin 1948 (avec Ben Gourion) (AFP)

Guerre dans le Sinaï

1953
Un raid sanglant de l’armée israélienne, mené par Ariel Sharon à Qibya, en territoire jordanien, met en lumière les débuts du combat des Palestiniens, toujours opposés au partage de 1947 et aux conséquences de la guerre de 1948.

1956
A la suite de l’arrivée au pouvoir de Nasser en Egypte et la nationalisation du canal de Suez, la France, le Royaume-Uni et Israël concluent un accord secret pour prendre le contrôle du canal. Le 29 octobre 1956, l'invasion israélienne du Sinaï est suivie par le débarquement des forces britanniques et françaises à Port-Saïd.

Au cours de cette guerre, Israël occupe Gaza, déjà réputée pour abriter des militants palestiniens, et le Sinaï. L'Assemblée générale de l'ONU impose un cessez-le-feu et Britanniques, Français et Israéliens laissent le canal aux Casques bleus en 1957.

Entraînement de membres de l'OLP au Liban (1967) (AFP)


1967
Les tensions entre Israël et les commandos palestiniens montent depuis quelques mois. A la suite de l’intervention de Nasser dans la mer Rouge, Israël lance en juin la guerre des Six jours contre l'Egypte, la Syrie et la Jordanie. A l’issue d'une victoire éclair, Israël occupe le Sinaï, une partie du Golan syrien, Jérusalem-est et la Cisjordanie, ainsi que la bande de Gaza.

Jérusalem-Est, la Cisjordanie, une partie du Golan sont toujours occupés. La bande de Gaza a un statut à définir, certains continuant à la considérer comme un territoire occupé. Israël est aussi accusé d'occuper des morceaux de territoires libanais (les fermes de Chebaa).

Percée israélienne pendant la guerre des six jours (1967) (AFP)
 

1968
La bataille de Karameh, en Jordanie, oppose des forces israéliennes aux feddayins du Fatah. Une bataille considérée comme une victoire par les Palestiniens en raison des pertes subies par les Israéliens. Pendant toute la fin des années 60 et les années 70, Israël mène une lutte incessante contre les Palestiniens qui tentent par tous les moyens de ramener leur dossier sur le devant de la scène.

Entre les guerres «classiques», les accrochages entre les feddayins palestiniens, qui luttent contre l’occupation, et les forces israéliennes sont incessantes, pouvant parfois tourner à de véritables affrontements.

Guerre du Kippour

1973
Octobre. Guerre du Kippour, nouveau conflit entre Israël et ses voisins syrien et égyptien. Après un début difficile, Israël remporte la victoire. A la suite de négociations de paix, Israël quitte le Sinaï (1979, accords de Camp David).  L’Etat hébreu décide unilatéralement d’augmenter son territoire en annexant une partie du Golan (1981) et Jérusalem-Est (1967).

1978
En mars, l'armée israélienne lance l'opération Litani, en envahissant alors le sud du Liban jusqu'au fleuve Litani pour y détruire l'infrastructure de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Sous la pression de l'ONU, elle arrête son offensive au bout d'une semaine. L'ONU installe alors la FINUL pour veiller au cessez-le-feu alors que les Israéliens cèdent le contrôle de la région à l'Armée du Liban-Sud du major Saad Haddad.

1982
Le 6 juin 1982, Israël déclenche l'opération Paix en Galilée et envahit le Liban jusqu'à Beyrouth pour, officiellement, repousser les forces de l'OLP à plus de 40 km de la frontière israélienne. La guerre israélienne se terminera par les massacres de Sabra et Chatila.

1985
1er octobre : raid de l'aviation israélienne sur le quartier général de l'OLP à Tunis. L'OLP, expulsée du Liban, avait trouvé refuge en Tunisie. En 1988, Israël a mené une autre opération en territoire tunisien pour assassiner un des leaders de l'OLP, Abou Jihad. Une opération destinée à contrer la première intifada et reconnue tardivement.

Scène de l'intifada à Naplouse, en Cisjordanie, en 1987 (ESAIAS BAITEL / ARCHIVES / AFP)


Intifada

1987
Début en décembre de l’intifada qui voit la population des territoires palestiniens se révolter contre l’occupation israélienne, qui dure depuis déjà plus de vingt ans en Cisjordanie et Gaza. La guerre des Pierres se termine avec les accords d’Oslo en 1993. Selon l’organisation israélienne btselem, plus de 1000 Palestiniens sont tués dans ces affrontements.

1993
L'Opération Justice rendue s'est déroulée du 25 au 31 juillet 1993 au Liban contre le Hezbollah. Pour justifier cette opération, Israël met en avant le tir répété de roquettes contre les villages israéliens près de la frontière et les attaques contre les troupes israéliennes déployées au sud du Liban.

1996
Nouvelle opération dans le sud du Liban. Celle-ci, qui se déroule en pleine élections israéliennes, s’intitule Raisins de la colère. L'un des épisodes les plus marquants de ce conflit fut le bombardement de Cana, une installation de l'ONU touchée par les obus israéliens, qui entraîna la mort de 118 civils libanais. Shimon Peres, qui avait lancé cette offensive, est battu aux élections.

2000
En septembre, Ariel Sharon se rend sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem-Est, sous tension depuis plusieurs années, en raison du peu de progrès de la situation dans les territoires occupés depuis les accords d’Oslo et de la poursuite de la colonisation. Une nouvelle révolte éclate.

Manifestant palestien face à un char israélien (2003, Cisjordanie) (JAAFAR ASHTIYEH / AFP)
 

Répression et attentats sanglants font vite monter le bilan humain de cette seconde intifada à plusieurs milliers de victimes (les bilans font état d'au moins 4.000 Palestiniens et plus de 1.000 Israéliens).

Nouvelle guerre au Liban

2006
En juin, moins d’un an après le retrait unilatéral des Israéliens de la bande de Gaza, en septembre 2005, Israël mène l'opération Pluie d’été. C’est la première incursion terrestre de l’armée israélienne sur ce territoire de l’Autorité palestinienne depuis le plan de désengagement unilatéral terminé en septembre 2005.

L’opération a mobilisé des milliers de soldats dans le but officiel de sauver le soldat Gilad Shalit, capturé par un commando palestinien en territoire israélien. Le but est aussi de mettre un terme aux attaques de roquettes sur les villes israéliennes et de déstabiliser le gouvernement du Hamas.

Beyrouth en 2006 après des bombardements israéliens (AFP/HAITHAM MUSSAWI / AFP)


Toujours en 2006, la Seconde guerre du Liban a lieu en juillet-août. A la suite d’une série d’incidents, Israël lance une offensive en territoire libanais. Officiellement, Israël veut empêcher le Hezbollah libanais d’atteindre avec des roquettes le territoire israélien. La guerre est marquée par des accrochages au sol et des bombardements du territoire libanais (à Beyrouth notamment), tandis que le mouvement libanais arrive à toucher le territoire israélien. La guerre a fait plus de 1.000 morts côté libanais et plus d’une centaine côté israélien. Une trêve formalisée par la résolution 1701 de l'ONU est intervenue le 14 août.

Guerre contre Gaza

2008
27 décembre 2008-17 janvier 2009 : Israël lance une guerre contre le territoire de Gaza sous le nom de Plomb fondu. Plus de 1.300 Palestiniens sont tués dans cette opération survenue en pleine transition politique américaine, entre George W.Bush et Barack Obama. Un rapport de l'ONU, le rapport Gladstone, évoquera des crimes de guerre et même des crimes contre l'humanité.

2012
Les incidents n'ont jamais vraiment cessé entre Gaza et Israël, malgré un cessez-le-feu fragile, obtenu après la guerre de 2008-2009. Le 14 novembre 2012, l'assassinat du leader militaire Ahmed Jabari par l'armée israélienne marque le début de l'opération Pilier de défense et les bombardements de la bande de Gaza par Israël.

Mère et son bébé tué à Gaza le 16 novembre 2012 (AFP/MARCO LONGARI )

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