Cet article date de plus de six ans.

Cinéma : avec "L'insulte", Ziad Doueiri a voulu faire "un film positif, optimiste"

Le film "L’insulte" du Franco-Libanais Ziad Doueiri sort en salles mercredi. Le long-métrage sur les tabous au Liban, 27 ans après la guerre, est en lice pour les Oscars.

Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le film "L'insulte", de Ziad Doueiri (ci-contre), a été récompensé à la Mostra de Venise, en septembre 2017, par le prix du meilleur acteur au Palestinien Kamel el-Basha. (TIZIANA FABI / AFP)

Le film L'insulte, qui sort en salles mercredi 31 janvier, explore les tabous persistants au Liban, 27 ans après la guerre civile. Le long-métrage, récompensé à la Mostra de Venise par le prix du meilleur acteur au Palestinien Kamel el-Basha, est en lice pour les Oscars, le 4 mars à Los Angeles, dans la catégorie du meilleur film étranger. 

L'importance du "choix" des mots

Le film raconte la montée d'un banal conflit de vie quotidienne au Liban, entre un garagiste chrétien et un ouvrier palestinien. Des disputes s'enchaînent à cause d’un problème d'évacuation d'eau sur un balcon. À force d'insultes et de bagarres, l'histoire se termine en procès. "Mon père me disait de faire attention au choix des mots", confie le réalisateur Ziad Doueiri. "On n’insulte pas sa maman, on n’insulte pas sa religion. Les gens sont ainsi au Moyen-Orient", poursuit-il.

N’insulte pas les races des gens. C’est ainsi que les guerres commencent, me disait mon père. J'ai gardé cette phrase dans le film.

Ziad Doueiri, réalisateur de "L'insulte"

à franceinfo

Le procès entre les personnages principaux va enflammer tout un pays, où l'on est forcement rattrapé par sa communauté et son histoire tragique. "Ces deux personnes sont à la recherche de leur dignité. C'est une histoire où chacun va découvrir le point de vue de l’autre. C’est un film positif. J’avais décidé de faire un film optimiste", précise le cinéaste.

Les non-dits d'un long conflit

Ziad Doueiri rappelle que la guerre au Liban a commencé en 1975 pour se terminer en 1990. "On a tourné la page très vite, ce qui est très bien, mais tout n’est pas réglé", prévient-il.

Au Liban, les livres d’histoire à l’école s’arrêtent à 1975. Les points de vue divergent sur que ce que l’on doit enseigner aux élèves entre 1975 et 2017.

Ziad Doueiri

à franceinfo

Le réalisateur estime que la situation de désaccord est due au fait "qu’il n’y a pas eu de dialogue national", ce que, dit-il, les Argentins sont en train de faire en tentant "d’ouvrir le passé". Pour autant, l'objectif du film n'est pas un plaidoyer en faveur du devoir de mémoire. "Le but du film, ce n’est pas ça. Quand on écrit un scénario, on ne pense pas seulement à la dimension socio-politique, on pense à la dramaturgie, aux personnages, à leurs failles, leurs obstacles, leurs tournants", explique le réalisateur libanais.

Ziad Doueiri, le réalisateur du film "L'insulte", interrogé par Gilbert Chevalier

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.