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13 avril 1975, le Liban bascule dans la guerre

Le 13 avril 1975, deux attentats touchant respectivement le parti chrétien Kataëb (Phalanges) et des Palestiniens mettent le feu aux poudres. C’est le début d’une guerre civile qui durera 15 ans et fera entre 150 et 250.000 morts. Quelles sont les prémices de ce conflit? Qui en sont les principaux auteurs et où en est le pays aujourd’hui? Voici quelques éléments de réponse.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un double attentat impliquant des chrétiens et des musulmans, le 13 avril 1975, va marquer le début de la guerre du Liban. (AFP)

Tout commence par la fusillade d’un car de militants palestiniens lors de son passage à Aïn el-Remmaneh, une localité chrétienne près de Beyrouth, le dimanche 13 avril 1975. L’embuscade qui fait 26 morts est un acte de représailles après l’assassinat quelques heures plus tôt de deux chrétiens lors de l’inauguration d’une église dans cette même localité.
C’est le premier massacre dans ce petit pays qui avait connu les années précédentes de fortes turbulences sans jamais plonger dans une guerre.
 

Le 13 avril 1975, des membres des phalanges chrétiennes ont mitraillé un bus de voyageurs palestiniens provoquant la mort de 26 personnes. (AFP)

Des Palestiniens armés
Dans les années 70, la présence palestinienne commence à peser sur le pays du Cèdre. Il y a près de 250.000 réfugiés palestiniens et leurs organisations jouissent d’une grande liberté d’action. Un accord secret leur permet de s’armer contre Israël. Les camps palestiniens finissent par constituer un Etat dans l’Etat.
La présence militaire palestinienne affaiblit le pouvoir et suscite un sentiment de rejet chez une grande partie des chrétiens libanais qui se sent menacée.
 
Des tensions politiques
A cette même période, le Liban est divisé entre deux courants politiques. Le Mouvement national panarabe qui soutient la cause Palestinienne et un camp chrétien qui défend la nation libanaise. Le contexte régional, la fragilité du petit pays et ses divisions confessionnelles sont favorables à des ingérences  étrangères.
 

L'ingérence des voisins
La Syrie, qui partage la frontière nord du Liban, n’a jamais accepté l’indépendance du Liban, une partie de son ancienne province du Levant en 1920. Son régime dictatorial n’apprécie pas du tout ce petit pays libre qui risque de lui causer des problèmes en constituant une base arrière pour son opposition. Damas fera tout pour contrôler son voisin.

Au Sud, Israël fait face à des attaques armées palestiniennes. L’Etat hébreu n’hésite pas à envahir le Liban pour ramener la sécurité à ses frontières.
 
Les petites guerres
Les Libanais ont toujours refusé de parler de guerre mais d’«événements». Et les affrontements qui ont commencé par opposer les chrétiens aux Palestiniens se sont transformés en petites guerres avec la participation active des voisins syriens et israéliens.

La Syrie d’Assad joue les pompiers pyromanes et déploie ses soldats jusqu’à Beyrouth. Israël mène de son côté plusieurs interventions militaires pour neutraliser les Palestiniens et toute autre forme de résistance militaire. Les Libanais chrétiens maronites, sunnites, chiites ou druzes s’entretuent par intermittence pendant 15 ans et finissent par signer un accord de Paix en 1990.
 
Et maintenant ?
Plus de 25 ans après la fin officielle du conflit, le Liban oscille entre guerres et paix. Les Palestiniens sont affaiblis, mais restent armés dans les camps.

La Syrie a retiré ses troupes mais garde un allié puissant et fortement armé dans la place, le Hezbollah. Le parti chiite demeure la bête noire d'Israël qui le surveille toujours, quinze ans après avoir retiré son armée du sud du pays. 

La vie politique est paralysée et le Liban est sans président depuis mai 2014. Le pays du Cèdre est dirigé par un gouvernement d'union malgré le clivage. 

Les Libanais sont en effet divisés en deux camps : l’un hostile au régime syrien et l’autre emmené par le Hezbollah, pro-syrien. L'armement dont dispose le Hezbollah et son implication militaire au côté du régime de Bachar al-Assad, constituent les principaux points de division.

41 ans après le déclenchement de la guerre au Liban, toutes les composantes du conflit sont encore là mais paradoxalement, le pays résiste à l’embrasement. 

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