Liban : un double attentat dans le sud de Beyrouth fait au moins 3 morts et 70 blessés

C'est la cinquième fois en quatre mois que la capitale libanaise est visée. Un double attentat a frappé le sud de Beyrouth mercredi 19 février. Cette attaque a fait au moins trois morts et 70 blessés, selon la Croix-Rouge, dans ce fief du Hezbollah chiite engagé dans le conflit syrien au côté du régime. Sur Twitter, les brigades Abdallah Azzam, un groupe lié à Al-Qaïda, ont revendiqué ce "double attentat-suicide".

L'attaque semble avoir visé le centre culturel iranien. Un photographe de l'AFP sur place a indiqué qu'elle avait eu lieu après un point de contrôle en face de ce centre, à proximité du bâtiment lui-même. Une source au sein des services de sécurité a indiqué qu'il s'agissait d'un double attentat, précisant que deux voitures piégées conduites par des kamikazes ont explosé à 50 mètres de distance l'une de l'autre.

L'agence de presse iranienne IRNA a confirmé que l'attentat s'était déroulé à proximité d'un centre culturel iranien et des bureaux d'IRNA et de la chaîne iranienne Irib à Beyrouth. L'explosion a provoqué un important dégagement de fumée. Des chaînes de télévision ont diffusé des images montrant de spectaculaires dégâts, et des équipes de secours transportant des victimes à l'écart d'une rue noircie et recouverte de gravats. Plusieurs véhicules sont en feu et des habitants armés d'extincteurs tentaient d'aider les pompiers à éteindre les foyers d'incendie.

Au cœur d'un fief du Hezbollah

L'explosion a retenti dans le quartier de Bir Hassan, dans le sud de Beyrouth. Les quartiers sud de Beyrouth sont un fief du puissant mouvement chiite libanais Hezbollah, déjà visé ces derniers mois par de multiples attentats meurtriers en raison du soutien militaire apporté par le Hezbollah au régime syrien. Le dernier en date, le 2 janvier, avait fait cinq morts. L'ambassade d'Iran, qui se situe dans le même quartier, avait été visée par un attentat à la bombe, le 19 novembre 2013. Deux explosions avaient fait au moins 23 morts et 146 blessés et avaient été revendiquées par un groupe lié à Al-Qaïda. Cette double attaque était la première visant la République islamique depuis le début du conflit en Syrie.

Le mouvement chiite libanais Hezbollah soutient le régime de Bachar Al-Assad contre les rebelles en Syrie. Plusieurs centaines de combattants du mouvement ont été envoyés en Syrie pour épauler les troupes loyalistes face à une rébellion majoritairement sunnite.