Liban : le bras de fer se durcit entre gouvernement et Hezbollah
Ils ont jeté des monticules de terre et des bennes à ordure en feu sur la route menant à l'aéroport international de Beyrouth. Ont bloqué les principaux axes de circulation dans la capitale à l'aide de pneus brûlés et de barricades.
_ Pour leur deuxième journée de protestation contre le gouvernement, les partisans du Hezbollah durcissent leur mouvement. La capitale libanaise, qui n'avait pas connu de telles troubles depuis un an et demi, est de plus en plus isolée. L'aéroport, seul lien avec l'extérieur, est fermé.
Ce qui était au départ une grève pour réclamer une revalorisation des salaires est devenu un mouvement de "désobéissance civile" de la part de l'opposition chiite. De plus en plus violente, la contestation s'étend à tout le Liban.
_ Beyrouth est désormais sillonnée par des hommes masqués et armés. Et dans la plaine de Béeka, dans l'est du pays, et à Tripoli, au nord, des fusillades ont éclaté entre les deux camps, faisant au moins dix blessés. Les partisans du gouvernement ont bloqué la route menant de Chtaura à Baalbeck, fief du Hezbollah, et l'autoroute liant Beyrouth au sud.
Le spectre de la guerre civile ressurgit
De quoi faire ressurgir le spectre de la guerre civile aux yeux de la population, dans un pays sans président, embourbé dans une grave crise politique.
Pour calmer la situation, le Premier ministre Fouad Siniora a menacé de proclamer l'état d'urgence et de mettre en place un couvre-feu. Mais l'opposition ne désarme pas : le mouvement de protestation se poursuivra jusqu'à ce que le gouvernement annule les dernières dispositions prises à l'encontre du Hezbollah. Et notamment son enquête sur un réseau de télécommunications privé que le mouvement chiite aurait mis en place dans le pays. Hypothèse exclue par le gouvernement.
Céline Asselot
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.