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Les raids aériens en Libye autorisés par le Conseil de sécurité de l'ONU sont critiqués par les pays émergents

La Chine a souligné mardi les risques de "catastrophe humanitaire" en Libye.La Russie, l'Inde, le Brésil et d'autres pays ont condamné ces raids contre les forces du colonel Mouammar Kadhafi les jugeant risqués et estimant que les grandes puissances outrepassent la résolution 1973 des Nations unies.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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La ministre chinoise des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse à Pékin, le 22 mars 2011 (AFP PHOTO/Frederic J. BROWN)

La Chine a souligné mardi les risques de "catastrophe humanitaire" en Libye.

La Russie, l'Inde, le Brésil et d'autres pays ont condamné ces raids contre les forces du colonel Mouammar Kadhafi les jugeant risqués et estimant que les grandes puissances outrepassent la résolution 1973 des Nations unies.

Cette opinion partagée pourrait fournir un point de convergence aux grandes économies émergentes du "Brics" (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui se réunissent en sommet le mois prochain dans le sud de la Chine.

Mais il est toutefois peu probable qu'elle débouche sur une action commune de ce groupe disparate de pays, estime Shi Yinhong, professeur de Sécurité internationale à l'Université populaire de Pékin.

Une coalition des pays du Brics n'est pas crédible
"Manifestement, de nombreux pays en développement considèrent comme un dangereux précédent les attaques et l'intervention occidentale (en Libye) dans ce qui est fondamentalement une guerre civile", dit Shi.

"Mais la Russie, la Chine et les autres redouteront de se brouiller avec les Etats-Unis ou d'offenser les pays arabes, de sorte qu'ils ne pousseront pas très loin leur opposition", ajoute-t-il.

"Je pense que l'idée que les pays du Brics puissent agir sur ce sujet en tant que coalition n'est guère crédible. Ils sont trop profondément liés à l'Occident pour risquer une rupture."

Le président russe, Dmitri Medvedev, s'est dit préoccupé mardi par l'utilisation "sans discernement" de la force en Libye, lors d'une rencontre à Moscou avec le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a annoncé le Kremlin.

Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a comparé la campagne en Libye à l'invasion de l'Irak et assimilé la résolution du Conseil de sécurité aux "appels médiévaux à la croisade". Mais ce ressenti est son sentiment personnel, a-t-on précisé à Moscou.

Pékin "très préoccupé"
"L'intention initiale de la résolution du Conseil de sécurité était de protéger la sécurité du peuple libyen. Nous nous opposons à l'usage injustifié de la force armée qui cause encore davantage de victimes civiles et une catastrophe humanitaire encore plus grande", a dit la chaîne.

À New Delhi, le ministre indien des Finances, Pranab Pukherjee, a estimé qu'"aucune puissance extérieure ne devrait se mêler" de ce qui se passe dans un pays.

Alger demande une "cessation immédiate" des raids
L'Algérie a appelé mardi à une "cessation immédiate des hostilités et de l'intervention militaire en Libye", rapporte l'agence APS.

"Nous jugeons disproportionnée cette intervention par rapport à l'objectif assigné par le Conseil de sécurité de l'Onu dans sa résolution 1973", a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

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